Un oetit article tout beau tout beuf! Ca faisait longtemps qu'on avait rien pu poster faute de temps, d'internet ou les 2 mais maintenant c'est réparé. Cet article nous ramène 2 mois plus tôt et débute debut juillet à notre arrivéed au USA.
Il faut dire que j'avais beaucoup d’à priori sur les États-Unis. Si on m'avait demandé de choisir dans quels pays je voulais voyager, les USA se plaçaient sûrement dans les derniers... Non pas que je ne reconnaissais pas qu'il y avait de merveilleuses choses à y découvrir et des paysages fabuleux mais ça ne m'attirais pas vraiment. D'y avoir été une première fois au mois de mai en y visitant un ami, cela m'a fait tomber quelques une de mes idées sur ce pays. D'y voyager de nouveau sur ses routes interminables, ses horizons sans fin, j'avoue que je prends une grand claque. même si le Québec et l'est canadien m'avaient donné des aperçus de la beauté de l’Amérique et de sa nature quasi infinie, l'Ouest américain, c'est juste du grandiose... on peut rouler des heures à côtés de champs immenses, de prairies verdoyantes et d'une platitude hallucinantes et tomber tout a coup sur des canyons, des merveilles de la nature façonnée par le temps, des anciens volcans, des arches, des roches rouges, jaunes, blanches, pourpre ou encore roses...
Notre passage aux douanes a été relativement facile. Encore une fois des douaniers, pas très souriants, mais courtois, compréhensifs et ne nous posant pas dix milles questions, ni ne fouillant notre van pendant des heures. Et pourtant y avait de quoi... n'ayant pas pensé ni su qu'il fallait rendre son papier vert de visa touristique la dernière fois, on se retrouvait à devoir leur demander de nous en refaire un pour être là au mariage de notre pote. C'est une chose à priori qui se fait pas super bien, les douaniers n'étant pas ravi de ce genre de situation qui sort un peu de l'ordinaire... Un peu en stress pour ça, on a été sacrément soulagé quand on a reçu le papier sacré pour entrer aux USA une nouvelle fois!
Et nous voilà sur les routes, atteignant un record de 3500 km parcourus en quatre jours, traversant les États du Wisconsin, Minnesota, Dakota du Sud (allez pas au Dakota du Nord, à ce qu'il paraît il brûle de partout avec ses puits de gaz de schiste, paroles de locaux...) et Wyoming.
Au Minnesota, y a la source du fleuve le plus connu et le plus grand d'Amérique, le Mississippi (qu'on a traversé!), et que c'est le lieu historique de... la petite maison dans la prairie!! (jsuis sûr que vous êtes ravis de le savoir). Quand au Dakota du Sud, y a pas grand chose à part des champs à perte de vue, c'est seulement tout au bout qu'est le principal intérêt de cet état, le Mont Rushmore et ses fameuses têtes de présidents sculptées à même la montagne.
Fini en 41, c'est la plus grosse sculpture sur montagne qui existe, mais sera bientôt détrôné par une autre pas très loin, Crazy Horse, qui elle symbolise le peuple amérindien.
Un peu pressé par le temps car nous avons prévu un maximum de randos et de parc nationaux à faire en un bon mois et quelques milliers de km, nous filons à toute allure et nous gagnons la première étape au Wyoming, longtemps attendue et longtemps imaginée, le Yellowstone.
Yellowstone c'est un des plus grand parc des USA (hors Alaska), et le premier parc crée aux USA, il est plus grand que la Corse. C'est un joyaux de nature posé sur un volcan endormi qui pourrait se réveiller un jour ou l'autre. les paysages de montagnes se mélange avec la forêt, les geysers, les eaux sulfurées, les chutes d'eau, les canyons, les prairies immenses où se rassemble des troupeaux de bisons d’Amérique (qui ont bien repeuplé le coin, car au début du 20eme siècle il n'en restait plus que 23).
C'est par le fait devenu une sorte de super centre d'attraction pour touristes. Bien sûr, y être en juillet, c'est bien le pire moment pour y aller si on voulait être tranquille, mais bon pas toujours le choix! Pas moins d'un millions de touristes pendant ce mois-ci en gros camping-car et autres monstruosités roulantes se pressent sur les routes du parc. Tout est fait pour faire le tour des attractions et des sites à visiter en voiture, pour un minimum d'effort. partout sur la route on peut s'arrêter pour prendre des photos et observer la faune des vitres de son 4x4 climatisé... D'ailleurs les seuls animaux qu'on verra seront toujours du bord de la route. On a même eu des doutes sur le côté naturel du parc quand on vous annonce au quart d'heure près l’éruption d'un geyser avec une foule rassemblé autour du cône, et bien entendu applaudissements à la fin du "spectacle".
Mais bon ce côté parc d'attraction à la disneyland, il suffit de s'enfoncer un tout petit peu sur un sentier pédestre et pouf, on est enfin dans la nature sauvage, plus personne autour de nous et on peut enfin profiter! Car moins de 1% de ce million de visiteur s'amuse à faire ce qui est le plus intéressant ici, de la rando! Et ici cela devient presque une aventure... Si l'on veut pouvoir dormir dans l'arrière pays et se faire une rando de 3 jours, tout de suite les choses se corsent. Il fait un permis spécial, demandé 48h à l'avance, réservé un camping prévu à cet effet, mettre un mot sur sa voiture et rentrer dans les temps sinon les rangers partent à votre recherche, regarder une petite vidéo de comment faire pour survivre et surtout, surtout! avoir un spray anti-ours... Parce qu'avec des grizzli (600 recensés dans la grande région du yellowstone) et des ours noirs partout, ça change un peu le rapport avec la nature quand on part tout seul en balade. Très gentiment on te dit d'éviter de randonner à deux, à trois c'est mieux. D'éviter bien sûr de taper la causette avec Mr Grizzli, et surtout de pas regarder dans les yeux madame Grizzli, elle a pas l'air d'aimer ça. Et si jamais pour quel que raison que ce soit, le gros ours a décidé qu'il t'aimait pas et qu'il te charge, faut pas courir, rester super calme, sortir gentiment son spray anti agression et lui gazer le museau quand il est à moins de 3 mètre de toi... les doigts dans le nez non???
Bon alors bien sûr, tout cela est fait pour faire peur et donner le moins envie aux gens d'y aller, ce qui évite pas mal de gens pas du tout équipé ni assez sportif de traîner dans les chemins. Depuis la création du parc national seulement 6 morts à déplorer, quasi tous ya plus de 25 ans. Au final, nous n'aurons pas dormi dans la forêt ici, car trop compliqué surtout pour s'organiser 48h à l'avance quand on sait même pas où on sera dans 4h... Mais on aura jamais croisé d'ours ni d'autres animaux sauvages d'ailleurs dans toutes les randonnées qu'on aura faites. Et non, ils sont tous en train de prendre la pause le long des routes pour nos chers touristes... grrrr. Et même en ayant chanté "le gros ours", il n'a pas voulu se montrer. En même temps vaut mieux, car je sais pas si Gaetan aurait pas tenté de faire ami ami avec lui si on l'avait rencontré. J'en suis quitte pour avoir une super bombe au poivre en souvenir!!
Une bonne semaine passée ici, et nous entamons le prochain parc, juste en dessous, le Grand Teton National Park. La le décor change radicalement, et pourtant on est a 2 pas du Yellowstone. Beaucoup moins touristique et pourtant magnifique, ce coin de montagne nous ramène directement dans les décors alpins qu'on connaît bien, avec des sommets à plus de 4000m. Ici il y a un une des plus beaux trail de 3j au monde, le Teton Crest Trail de 64km (qu'on s'empresse de manger en 2j en prenant un petit raccourci :), et beaucoup moins de paperasse pour dormir dans le "backcountry". La on est au pays des randonneurs, fini les gros touristes graisseux et les cars de chinois, enfin un peu d'air!!! Ce parc restera un des plus beaux coins qu'on ai eu la chance de voir dans notre voyage aux USA.
La route continue, et désolé si cet article prend doucement la forme d'une liste exhaustive de parcs nationaux, mais une dizaine vont se succéder comme ça jusqu'à notre arrivée à San Francisco. Etape suivant, Arches National parc. La on commence à se sentir dans l'ouest des états unis, chapeaux de cow-boys, décors digne d'un bon vieux western avec John wayne, lézards et cactus partout, et la chaleur bien sûr! Ce petit parc rassemble la plus grand concentration d'arches au monde (+ de 2000, Pour le petite histoire avant d'aller plus loin, petit cours de géologie. Il y a 70 millions d'années, à la fin du Crétacé supérieur, débute le soulèvement du Plateau du Colorado qui l'emmènera jusqu'à 1600m d'altitude. Composé essentiellement de sédiments, c'est dans cette grosse couche friable que le vent et les fleuves ont découpés ces reliefs si particuliers de l'ouest américain. C'est aussi le paradis des serpents, des rapaces et des chiens de prairies, ainsi que d'une nature tortueuse qui tente de survivre dans un climat aride et un sol pauvre. Un arbre de 3m50 de haut peut facilement avoir déjà 400 ans.
Un parc un peu semblable sera le suivant sur notre route : Canyonland National Park. Le panorama est comparable à Arches, mais la température a encore augmenter, et un simple petit tour de 15km sous 40° restera dans le top des balades les plus fatigantes qu'on ait faites. Ici c'est le fleuve Colorado qui a creusé ce paysage encaissé, et qui a aussi permis l'installation d'Amérindiens il y a 10000 ans qui ont laissaient de nombreuses traces de leur passage gravées sur les flans des montagnes. Pour la petite histoire et ceux qui ont vu 127 heures, c'est ici que Aron Ralston est resté le bras coincé dans une faille plus de 5j jusqu'à ce qu'il n'ai plus d'autre chose à faire que de se couper le bras lui même au canif pour se libérer.
Direction le sud, on traverse Capitol Reef en voiture sans s’arrêter vraiment, car les points intéressant au de ce long canyon sont accessible en 4x4, et qu'il faut parfois faire des choix si on veut avancer un peu. On arrive au Bryce canyon, petit bijou géologique qui suit la même logique de formation que les parcs précédents, malgré qu'à y regarder de plus près il est bien différent. Ce parc est un immenses amphithéâtre naturel parsemé de nombreux hoodoos, plus communément appelés par chez nous cheminées de fée ou demoiselles coiffées. Ce parc est très accessible, et on se rapproche de Végas, point de départ et d'arrivée pour la majorité des touristes arrivent par avion et qui font tous le même tour dans un sens ou dans l'autre, donc nous revoilà donc plongés dans le bain de foule. Malgré tout aux petites heures du matin, ou la nuit en plein orage, on peut retrouver un peu de nature sauvage. Ce parc la vaut vraiment le détour, les photos parleront d'elles-même.
Avec tout ça on commence à se ramollir, ça faisait longtemps qu'on avait pas chausser nos boots et transpirer un peu...le petit tour au Zion National parc va remédier à tout ça! La on change de décor, retour de la verdure dans un canyon encerclant une rivière toujours présente, la température diminue un peu, enfin! C'est, comme toujours vous me direz, l'érosion dans une énorme couche de sédiment qui a créée ce paysage, mais les couleurs et la densité changent en fonction des zones, ce qui ne donne au final pas du tout la même chose. Nous revoilà crapaütant avec nos sacs à l'assaut des parois bien a pic du canyon pour en sortir, ce qui nous demande quand même un petit 32km aller-retour dans la journée pour avoir une belle vue d'ensemble. C'est aussi ici qu'on trouve l'Angel Landing, ou "seul un ange peut s'y poser" tellement le chemin d’accès est étroit. Le moindre faut pas et c'est la dégringolade de 3 à 400m d'un bord comme de l'autre. Je m'empresse bien sur de grimper dessus pendant que Cyrielle m'attend sagement un peu plus bas :))) Avec le Grand Téton il rentre dans le top 3 des plus beaux endroits qu'on ai vu. C'est ici aussi qu'on peut marcher dans les "Narrows". A la base du parc, la ou le canyon se resserre de plus en plus, on peut continuer à remonter la rivière qui forme un couloir étroit parfois de seulement quelques mètres mais profond de plusieurs 10ene. Nous voila dans la peau de saumons en train de remonter le courant mais bien au frais les pieds dans l'eau, génial!
On commence depuis lors à sentir la fraîcheur de la côte californienne qui se rapproche, mais du même coup sa pollution qui vient nous obscurcir la vue à plus de 100km de la. Une épaisse couche de grisaille flottant à mis-altitude ne nous quittera plus jusqu'à San Francisco. C'est paradoxale, on arrive au Séquoia et kings canyon, un endroit verdoyant avec d'énormes arbres de presque 100m de haut et vieux de plus de 2000 ans, mais c'est pourtant le parc des états unis qui a la plus mauvaise qualité de l'air car le relief lui fait se ramasser toute la pollution de la côté pacifique surpeuplée...SUPER!
Au détour d'un chemin, on fait quand même connaissance avec ce qui semble être la chose vivant la plus massive au monde, le général Shermann, le plus gros séquoia du parc, avec ses 83m de haut et 31m de circonférence. Ce parc est très grand, et n'est couvert de forets que dans ses parties basses. Dès les 2800m dépassées, on retrouve les paysages de hautes altitudes (pour les connaisseurs vous remarquerez que la végétation réussie à pousser quand même 1000m plus haut que dans les Alpes), et un petit effort nous emmènera au sommet de l'Alta Peak à 3415m, nouveau record établi en rando, et à cette altitude on commence vraiment à sentir l'air se raréfier. Si on avait eu plus de temps et plus de préparation, on aurait pu continuer la route jusqu'au somment le plus haut des 48 états continentaux, le mont Whitney situé à la frontière du parc, et ses 4421m, mais ce sera pour une prochaine fois, quand je reviendrais faire une partie du Pacific Crest Trail :) (je vous passe les détails ça va vous faire peur!, mais pour ceux que ça intéresse : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pacific_Crest_Trail)
Et nous voila à la dernière étape avant le retour à la civilisation (enfin l'article est bientôt fini :)))) mais pas des moindre, le Yosemite national parc. La on change un peut d'histoire, ce parc a été formé par la rencontre de 2 plaques tectoniques et les écoulements de magma qui en ont suivi, avant d'être érodé par des glaciers. Un scénario un peu plus "européen". Ici c'est la foire à la chute d'eau, une 20ene se répartissent sur le parc dont les plus hautes, les Yosemite Falls, font 740m de haut. Pas de bol elles sont sèches en été :-///. C'est un parc à faire au printemps et au dégel pour avoir de l'eau et peu de touristes, car les seuls 1% accessibles aux touristes au fond de la vallée sont bondés!!! Mais même histoire qu'au Yellowstone, quelques pas sur les sentiers et il n'y a plus personnes. C'est encore plus vrai ici car pour sortir du canyon ça ne peut que monter, et c'est pas de la rigolade, il faut compter 8km d'ascension pour plus de 2000m à gravir pour espérer dépasser les crêtes du canyon.
Cyrielle a mal au pied depuis quelques temps, et est un peu rincée de la randonnée, du coup je me retrouve tout seul avec moi même partant faire un petit 3j et un nouveau record de distance : 81km, avec au passage un petit tour sur le Half Dome et son ascension très très très impressionnante.....encore une fois il faut pas se rater ici!
Bon vous devez commencer à avoir mal au yeux à lire cet article interminable, je ne vous retiendrais pas plus longtemps. La suite très très bientôt sur San Francisco et le road trip marital avec les copains, rédigé depuis la France car notre retour sera consommé. Et avant ca une petite galerie photos par parcs parce que ca vaut le détour juste pour les yeux. Amis lecteurs, bonsoir.