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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 10:41

    Un oetit article tout beau tout beuf! Ca faisait longtemps qu'on avait rien pu poster faute de temps, d'internet ou les 2 mais maintenant c'est réparé. Cet article nous ramène 2 mois plus tôt et débute debut juillet à notre arrivéed au USA.

Il faut dire que j'avais beaucoup d’à priori sur les États-Unis. Si on m'avait demandé de choisir dans quels pays je voulais voyager, les USA se plaçaient sûrement dans les derniers... Non pas que je ne reconnaissais pas qu'il y avait de merveilleuses choses à y découvrir et des paysages fabuleux mais ça ne m'attirais pas vraiment. D'y avoir été une première fois au mois de mai en y visitant un ami, cela m'a fait tomber quelques une de mes idées sur ce pays. D'y voyager de nouveau sur ses routes interminables, ses horizons sans fin, j'avoue que je prends une grand claque. même si le Québec et l'est canadien m'avaient donné des aperçus de la beauté de l’Amérique et de sa nature quasi infinie, l'Ouest américain, c'est juste du grandiose... on peut rouler des heures à côtés de champs immenses, de prairies verdoyantes et d'une platitude hallucinantes et tomber tout a coup sur des canyons, des merveilles de la nature façonnée par le temps, des anciens volcans, des arches, des roches rouges, jaunes, blanches, pourpre ou encore roses...

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Notre passage aux douanes a été relativement facile. Encore une fois des douaniers, pas très souriants, mais courtois, compréhensifs et ne nous posant pas dix milles questions, ni ne fouillant notre van pendant des heures. Et pourtant y avait de quoi... n'ayant pas pensé ni su qu'il fallait rendre son papier vert de visa touristique la dernière fois, on se retrouvait à devoir leur demander de nous en refaire un pour être là au mariage de notre pote. C'est une chose à priori qui se fait pas super bien, les douaniers n'étant pas ravi de ce genre de situation qui sort un peu de l'ordinaire... Un peu en stress pour ça, on a été sacrément soulagé quand on a reçu le papier sacré pour entrer aux USA une nouvelle fois!
Et nous voilà sur les routes, atteignant un record de 3500 km parcourus en quatre jours, traversant les États du Wisconsin, Minnesota, Dakota du Sud (allez pas au Dakota du Nord, à ce qu'il paraît il brûle de partout avec ses puits de gaz de schiste, paroles de locaux...) et Wyoming.
Au Minnesota, y a la source du fleuve le plus connu et le plus grand d'Amérique, le Mississippi (qu'on a traversé!), et que c'est le lieu historique de... la petite maison dans la prairie!! (jsuis sûr que vous êtes ravis de le savoir). Quand au Dakota du Sud, y a pas grand chose à part des champs à perte de vue, c'est seulement tout au bout qu'est le principal intérêt de cet état, le Mont Rushmore et ses fameuses têtes de présidents sculptées à même la montagne.

 

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Fini en 41, c'est la plus grosse sculpture sur montagne qui existe, mais sera bientôt détrôné par une autre pas très loin, Crazy Horse, qui elle symbolise le peuple amérindien.

 

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Un peu pressé par le temps car nous avons prévu un maximum de randos et de parc nationaux à faire en un bon mois et quelques milliers de km, nous filons à toute allure et nous gagnons la première étape au Wyoming, longtemps attendue et longtemps imaginée, le Yellowstone.
 Yellowstone c'est un des plus grand parc des USA (hors Alaska), et le premier parc crée aux USA, il est plus grand que la Corse. C'est un joyaux de nature posé sur un volcan endormi qui pourrait se réveiller un jour ou l'autre. les paysages de montagnes se mélange avec la forêt, les geysers, les eaux sulfurées, les chutes d'eau, les canyons, les prairies immenses où se rassemble des troupeaux de bisons d’Amérique (qui ont bien repeuplé le coin, car au début du 20eme siècle il n'en restait plus que 23).

 

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C'est par le fait devenu une sorte de super centre d'attraction pour touristes. Bien sûr, y être en juillet, c'est bien le pire moment pour y aller si on voulait être tranquille, mais bon pas toujours le choix! Pas moins d'un millions de touristes pendant ce mois-ci en gros camping-car et autres monstruosités roulantes se pressent sur les routes du parc. Tout est fait pour faire le tour des attractions et des sites à visiter en voiture, pour un minimum d'effort. partout sur la route on peut s'arrêter pour prendre des photos et observer la faune des vitres de son 4x4 climatisé... D'ailleurs les seuls animaux qu'on verra seront toujours du bord de la route. On a même eu des doutes sur le côté naturel du parc quand on vous annonce au quart d'heure près l’éruption d'un geyser avec une foule rassemblé autour du cône, et bien entendu applaudissements à la fin du "spectacle".

 

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Mais bon ce côté parc d'attraction à la disneyland, il suffit de s'enfoncer un tout petit peu sur un sentier pédestre et pouf, on est enfin dans la nature sauvage, plus personne autour de nous et on peut enfin profiter! Car moins de 1% de ce million de visiteur s'amuse à faire ce qui est le plus intéressant ici, de la rando! Et ici cela devient presque une aventure... Si l'on veut pouvoir dormir dans l'arrière pays et se faire une rando de 3 jours, tout de suite les choses se corsent. Il fait un permis spécial, demandé 48h à l'avance, réservé un camping prévu à cet effet, mettre un mot sur sa voiture et rentrer dans les temps sinon les rangers partent à votre recherche, regarder une petite vidéo de comment faire pour survivre et surtout, surtout! avoir un spray anti-ours... Parce qu'avec des grizzli (600 recensés dans la grande région du yellowstone) et des ours noirs partout, ça change un peu le rapport avec la nature quand on part tout seul en balade. Très gentiment on te dit d'éviter de randonner à deux, à trois c'est mieux. D'éviter bien sûr de taper la causette avec Mr Grizzli, et surtout de pas regarder dans les yeux madame Grizzli, elle a pas l'air d'aimer ça. Et si jamais pour quel que raison que ce soit, le gros ours a décidé qu'il t'aimait pas et qu'il te charge, faut pas courir, rester super calme, sortir gentiment son spray anti agression et lui gazer le museau quand il est à moins de 3 mètre de toi... les doigts dans le nez non???
Bon alors bien sûr, tout cela est fait pour faire peur et donner le moins envie aux gens d'y aller, ce qui évite pas mal de gens pas du tout équipé ni assez sportif de traîner dans les chemins. Depuis la création du parc national seulement 6 morts à déplorer, quasi tous ya plus de 25 ans. Au final, nous n'aurons pas dormi dans la forêt ici, car trop compliqué surtout pour s'organiser 48h à l'avance quand on sait même pas où on sera dans 4h... Mais on aura jamais croisé d'ours ni d'autres animaux sauvages d'ailleurs dans toutes les randonnées qu'on aura faites. Et non, ils sont tous en train de prendre la pause le long des routes pour nos chers touristes... grrrr. Et même en ayant chanté "le gros ours", il n'a pas voulu se montrer. En même temps vaut mieux, car je sais pas si Gaetan aurait pas tenté de faire ami ami avec lui si on l'avait rencontré. J'en suis quitte pour avoir une super bombe au poivre en souvenir!!

Une bonne semaine passée ici, et nous entamons le prochain parc, juste en dessous, le Grand Teton National Park. La le décor change radicalement, et pourtant on est a 2 pas du Yellowstone. Beaucoup moins touristique et pourtant magnifique, ce coin de montagne nous ramène directement dans les décors alpins qu'on connaît bien, avec des sommets à plus de 4000m. Ici il y a un une des plus beaux trail de 3j au monde, le Teton Crest Trail de 64km (qu'on s'empresse de manger en 2j en prenant un petit raccourci :), et beaucoup moins de paperasse pour dormir dans le "backcountry". La on est au pays des randonneurs, fini les gros touristes graisseux et les cars de chinois, enfin un peu d'air!!! Ce parc restera un des plus beaux coins qu'on ai eu la chance de voir dans notre voyage aux USA.
   
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La route continue, et désolé si cet article prend doucement la forme d'une liste exhaustive de parcs nationaux, mais une dizaine vont se succéder comme ça jusqu'à notre arrivée à San Francisco. Etape suivant, Arches National parc. La on commence à se sentir dans l'ouest des états unis, chapeaux de cow-boys, décors digne d'un bon vieux western avec John wayne, lézards et cactus partout, et la chaleur bien sûr! Ce petit parc rassemble la plus grand concentration d'arches au monde (+ de 2000, Pour le petite histoire avant d'aller plus loin, petit cours de géologie. Il y a 70 millions d'années, à la fin du Crétacé supérieur, débute le soulèvement du Plateau du Colorado qui l'emmènera jusqu'à 1600m d'altitude. Composé essentiellement de sédiments, c'est dans cette grosse couche friable que le vent et les fleuves ont découpés ces reliefs si particuliers de l'ouest américain. C'est aussi le paradis des serpents, des rapaces et des chiens de prairies, ainsi que d'une nature tortueuse qui tente de survivre dans un climat aride et un sol pauvre. Un arbre de 3m50 de haut peut facilement avoir déjà 400 ans.

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Un parc un peu semblable sera le suivant sur notre route :  Canyonland National Park. Le panorama est comparable à Arches, mais la température a encore augmenter, et un simple petit tour de 15km sous 40° restera dans le top des balades les plus fatigantes qu'on ait faites. Ici c'est le fleuve Colorado qui a creusé ce paysage encaissé, et qui a aussi permis l'installation d'Amérindiens il y a 10000 ans qui ont laissaient de nombreuses traces de leur passage gravées sur les flans des montagnes. Pour la petite histoire et ceux qui ont vu 127 heures, c'est ici que Aron Ralston est resté le bras coincé dans une faille plus de 5j jusqu'à ce qu'il n'ai plus d'autre chose à faire que de se couper le bras lui même au canif pour se libérer.

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Direction le sud, on traverse Capitol Reef en voiture sans s’arrêter vraiment, car les points intéressant au de ce long canyon sont accessible en 4x4, et qu'il faut parfois faire des choix si on veut avancer un peu. On arrive au Bryce canyon, petit bijou géologique qui suit la même logique de formation que les parcs précédents, malgré qu'à y regarder de plus près il est bien différent. Ce parc est un immenses amphithéâtre naturel parsemé de nombreux hoodoos, plus communément appelés par chez nous cheminées de fée ou demoiselles coiffées. Ce parc est très accessible, et on se rapproche de Végas, point de départ et d'arrivée pour la majorité des touristes arrivent par avion et qui font tous le même tour dans un sens ou dans l'autre, donc nous revoilà donc plongés dans le bain de foule. Malgré tout aux petites heures du matin, ou la nuit en plein orage, on peut retrouver un peu de nature sauvage. Ce parc la vaut vraiment le détour, les photos parleront d'elles-même.

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Avec tout ça on commence à se ramollir, ça faisait longtemps qu'on avait pas chausser nos boots et transpirer un peu...le petit tour au Zion National parc va remédier à tout ça! La on change de décor, retour de la verdure dans un canyon encerclant une rivière toujours présente, la température diminue un peu, enfin! C'est, comme toujours vous me direz, l'érosion dans une énorme couche de sédiment qui a créée ce paysage, mais les couleurs et la densité changent en fonction des zones, ce qui ne donne au final pas du tout la même chose. Nous revoilà crapaütant avec nos sacs à l'assaut des parois bien a pic du canyon pour en sortir, ce qui nous demande quand même un petit 32km aller-retour dans la journée pour avoir une belle vue d'ensemble. C'est aussi ici qu'on trouve l'Angel Landing, ou "seul un ange peut s'y poser" tellement le chemin d’accès est étroit. Le moindre faut pas et c'est la dégringolade de 3 à 400m d'un bord comme de l'autre. Je m'empresse bien sur de grimper dessus pendant que Cyrielle m'attend sagement un peu plus bas :))) Avec le Grand Téton il rentre dans le top 3 des plus beaux endroits qu'on ai vu. C'est ici aussi qu'on peut marcher dans les "Narrows". A la base du parc, la ou le canyon se resserre de plus en plus, on peut continuer à remonter la rivière qui forme un couloir étroit parfois de seulement quelques mètres mais profond de plusieurs 10ene. Nous voila dans la peau de saumons en train de remonter le courant mais bien au frais les pieds dans l'eau, génial!

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On commence depuis lors à sentir la fraîcheur de la côte californienne qui se rapproche, mais du même coup sa pollution qui vient nous obscurcir la vue à plus de 100km de la. Une épaisse couche de grisaille flottant à mis-altitude ne nous quittera plus jusqu'à San Francisco. C'est paradoxale, on arrive au Séquoia et kings canyon, un endroit verdoyant avec d'énormes arbres de presque 100m de haut et vieux de plus de 2000 ans, mais c'est pourtant le parc des états unis qui a la plus mauvaise qualité de l'air car le relief lui fait se ramasser toute la pollution de la côté pacifique surpeuplée...SUPER!
Au détour d'un chemin, on fait quand même connaissance avec ce qui semble être la chose vivant la plus massive au monde, le général Shermann, le plus gros séquoia du parc, avec ses 83m de haut et 31m de circonférence. Ce parc est très grand, et n'est couvert de forets que dans ses parties basses. Dès les 2800m dépassées, on retrouve les paysages de hautes altitudes (pour les connaisseurs vous remarquerez que la végétation réussie à pousser quand même 1000m plus haut que dans les Alpes), et un petit effort nous emmènera au sommet de l'Alta Peak à 3415m, nouveau record établi en rando, et à cette altitude on commence vraiment à sentir l'air se raréfier. Si on avait eu plus de temps et plus de préparation, on aurait pu continuer la route jusqu'au somment le plus haut des 48 états continentaux, le mont Whitney situé à la frontière du parc, et ses 4421m, mais ce sera pour une prochaine fois, quand je reviendrais faire une partie du Pacific Crest Trail :) (je vous passe les détails ça va vous faire peur!, mais pour ceux que ça intéresse : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pacific_Crest_Trail)

 

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Et nous voila à la dernière étape avant le retour à la civilisation (enfin l'article est bientôt fini :)))) mais pas des moindre, le Yosemite national parc. La on change un peut d'histoire, ce parc a été formé par la rencontre de 2 plaques tectoniques et les écoulements de magma qui en ont suivi, avant d'être érodé par des glaciers. Un scénario un peu plus "européen". Ici c'est la foire à la chute d'eau, une 20ene se répartissent sur le parc dont les plus hautes, les Yosemite Falls, font 740m de haut. Pas de bol elles sont sèches en été :-///. C'est un parc à faire au printemps et au dégel pour avoir de l'eau et peu de touristes, car les seuls 1% accessibles aux touristes au fond de la vallée sont bondés!!! Mais même histoire qu'au Yellowstone, quelques pas sur les sentiers et il n'y a plus personnes. C'est encore plus vrai ici car pour sortir du canyon ça ne peut que monter, et c'est pas de la rigolade, il faut compter 8km d'ascension pour plus de 2000m à gravir pour espérer dépasser les crêtes du canyon.
Cyrielle a mal au pied depuis quelques temps, et est un peu rincée de la randonnée, du coup je me retrouve tout seul avec moi  même partant faire un petit 3j et un nouveau record de distance : 81km, avec au passage un petit tour sur le Half Dome et son ascension très très très impressionnante.....encore une fois il faut pas se rater ici!
       
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Bon vous devez commencer à avoir mal au yeux à lire cet article interminable, je ne vous retiendrais pas plus longtemps. La suite très très bientôt sur San Francisco et le road trip marital avec les copains, rédigé depuis la France car notre retour sera consommé. Et avant ca une petite galerie photos par parcs parce que ca vaut le détour juste pour les yeux. Amis lecteurs, bonsoir.

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 20:30

Wouhou, c'est l'effervescence sur le blog, on a jamais vu tant d'article posté en si peut de temps ici de mémoire de voyageur! Faut dire que la traversée de l'est du Canada, la descente le long des grands lacs et d'une bonne partie des États Unis en direction du Yellowstone, ça laisse pas mal de temps à celui qui ne roule pas...l'autre étant totalement absorbé par  la route rectiligne et le décor plat et particulièrement insipide du milieu des USA, tout en faisant particulièrement attention à ne pas écraser un Hell's Angel sur sa Harley!!!

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On a trouvé le VRAI plat pays...

Ce petit mot nous permet de nous mettre à jour, on avait pris un peut de retard dans nos rédactions, les au revoir au Québec on étaient bien remplis. Nous y sommes donc retourné pour le 24 juin et la saint Jean Baptiste qui est la fête officielle du Québec, saint Jean Baptiste étant le saint patron des canadiens francais. C'est un jour férié et tout le monde organise dans chaque petit village tout un tas de festivités, concerts, feux d'artifices ou simples feux sur la plage... C'est bien différent de la fête nationale du Canada qui est le 1er juillet, qui est férié aussi, mais qui permet aux Québecois de tous faire leur déménagement (ici les baux c'est un an et ils finissent tous le 1er juillet, imaginez un peu le bordel!!!). Cette date commémore la confédération du Canada en Dominion par l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, qui prit effet le 1er juillet 1867 (on sait que vous adorez les références historiques)
Autant vous dire que les québécois préfèrent plutôt festoyer le 24 juin, car les "canadophile" sont plutôt mal vu ici...!

A Québec, ça a été l'occasion de retrouver nos anciens colocs, un tit Antoine Péchard tout perdu dans la foule, ainsi que nos amis québécois. Boudant la foule et la viande saoule, on préfère aller applaudir notre ami Todd et ses copains des Batinses dans un coin de quartier où il n'y pas de policiers partout et où l'ambiance est plus détendue et le "boire une ptit coup dans la rue" plus autorisé que dans la cohue des plaines d’Abraham où se passe le gros de la fête avec les gros concert.
D'ailleurs la ville de Québec a mis le paquet cette année, ils y ont construit la plus grande scène d'Amérique du Nord pour l'occasion car elle accueille en plus des cow-boys fringants (en concert gratuit pour les festivités, s'il vous plaît!), tout un tas d'autres artistes pour le festival d'été en plein cœur de la ville, ainsi que fin juillet La grande Céline Dion et Paul Mc Cartney!
C'est vrai que la ville prends une autre couleur en été, la période est courte, alors tout le monde profite du soleil et de la chaleur pour sortir et envahir parcs, pistes cyclables, points d'eau et terrasse de café. Faut dire aussi qu'il n'y a qu'en ville ou on peut rester le nez dehors sans se faire dévorer immédiatement par une cohorte de moustiques (maringouins), mouches à chevreuil, et autre insectes assoiffés de sang dans le genre...au moins les ours eux ils font leur vie de leur coté. Un sacré choc à notre retour, on avait quitté la ville sous la grisaille d'un printemps discret, et la toute est verdoyant! Une grande spécialité locale c'est aussi de pouvoir manger une merveilleuse "crème molle" qu'on trempe dans du chocolat fondant... au contact de la glace, le chocolat durcit et y a plus qu'à dévorer ça! Un régal, mais un conseil, surtout éviter le grand format si vous voulez pas mourir étouffé par tant de sucre!

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2 boys, 1 girl and 3 cups!

Une autre belle opportunité pendant l'été, c'est de pouvoir assister (gratuitement!) à un spectacle du cirque du soleil qui se produit pendant un mois en ville. Une belle occasion de s'en prendre plein la vue et de connaître une autre forme de cirque.  Qui est d'ailleurs une fierté nationale, car même si c'est devenu une grosse machinerie avec un nombre impressionnant de shows dont la moitié se joue à Las Vegas, le directeur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, est Québécois. Il fait d'ailleurs souvent parler de lui, en dernier il s'est payé le petit luxe d'un voyage dans l'espace, rien que ça!

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L'occasion fait le larron comme on dit, et au détour de notre dernier crochet québécois se passait Le festival de Woodstock en Beauce sur 4 jours, un des plus connus de la province, surtout par une tranche de population agitée et crasseuse comme on aime, du genre punk et jean's troués... et de la boue. D'ailleurs le festival a été renommé Woodstock en Bouèèt par les festivaliers (boue au Québec). Chaque année il pleut, mais ça ne dérange pas la foule qui vient d'année en année encore plus grosse. 70 milles annoncées cette année. Pour la musique, ce n'était pas la meilleure programmation, bien qu'il y ait quelques noms connus comme Tryo (à chier d'ailleurs), les Cow-boys Fringants, Mon'onc serge...et plein d’hommage à Green day, Johnny Cash, Metallica ou encore Pink Floys qui en fait on été les meilleurs concerts. ON y a surtout été pour découvrir un peu l'ambiance festivalière québécoise. Pas été déçu du voyage! le camping a prit des allures de camp fortifié habité par des irréductibles gaulois. Tout le monde s'installe sur un coin de champs, un terrain réservé d'avance pour chacun. Beaucoup plus de camping cars que de tentes plantées partout, mais surtout, surtout, des tonnelles, des tours, des cabanes de bois, des estrades, ... le tout construit pour l'occasion, recouvertes de bâches, avec canapés, barbecue, tables, hauts parleurs et sound system. Croiser des gars en train de visser, percer, couper du bois avec une tronçonneuse dans un camping de festival, c'est assez impressionnant! Mais la cette année c'était quand même spécial, de la boue il y en avait "en criss", et un bon paquet de ces joyeux luron on du se faire sortir de la pas les tracteurs des gars du coin, tout en prenant soin de faire de grands buchets avec tout ce qu'ils avaient ramenés sur site, canapé y compris. Hormis ce détail ça sentait bon le chien à plume sous le déluge. Ceux qui y étaient comprendront de quoi je parle. Mais pour nous avec un peu de patience et beaucoup d'élan, c'est passé comme une lettre à la poste.

Un petit détail amusant, ici pas mal de gens connaissent sur le bout des doigts leur arbre généalogique et sont ravis de t'annoncer qu'ils ont des ancêtres bretons, normands (en majorité) mais parfois même lorrains! (et oui y a des lorrains qui sont venus jusqu'ici, et la racine familiale des Huard, très connu ici à cause d'un acteur qui est l'équivalent d'un Brad pitt Québécois, vient de Metz!)...ils ne cesseront jamais de nous en apprendre ces québécois.

Après toute ces émotions boueuses et alcoolisées il nous fallait bien un peu de repos, et quoi de mieux que d'aller gravir une montagne ou de faire une journée de kayak? Et ben les 2 :)  Quelques mois auparavant au coin du bar on avait rencontré un jeune québécois avec qui on a sympathisé et qui travaille dans le parc de la Jacques Cartier au dessus de Québec tout l'été, et on a profité de sa journée de congé pour l'y rejoindre avec d'autres pour une descente de 21km de la rivière au milieu des gorges. Un endroit magnifique! J'ai rien contre Vallon Pont d'Arc en Ardèche mais ici au bout d'un quart d'heure, il n'y a plus que toi sur la rivière. C'est ça le secret de la beauté du Québec, c'est qu'a une demi heure de voiture de la capitale, t'es comme seul au monde si c'est ça que tu veux.
Alors nous voila lancé en kayak biplace avec Cyrielle auréolée de sa nouvelle compétence natation, qui la rend maintenant redoutable sur toute embarcation (lol). Faut dire qu'il y avait du débit et encore pas mal d'eau, rien a voir non plus ici avec l'Ardèche, et par endroit ça hochait pas mal. Bien assez pour nous trimbaler comme une feuille morte, parfois directement dans les rochers, mais on a pas coulé! (et on s'est pas cassé le coccyx non plus, dédicace!)

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C'est pas le radeau de la méduse ce bateau!

 

Le lendemain les bras sont bien courbaturés, il fallait s'occuper de nos jambes, et on pousse au parc des Hautes Gorges qui porte bien son nom. Là nous attend la rando la plus fameuse du Québec, l'Acropole du Draveur. Elle nous emmène après un petit 800m de dénivelé à 1000m d'altitude et nous offre de superbe vue sur les monts et vallons escarpés de la place. Cet endroit a une histoire géologique un peu particulière. Les gorges dans lesquelles s'écoulent les rivières aujourd'hui ne sont pas initialement le fruit de l'érosion due aux glaciers comme c'est la cas habituellement. Ici le manteau terrestre s'est soulevé sous la pression bien avant cela, un peu comme un marbré dans le four, et la croûte s'est fissurée sous la pression, ce qui a donné cette forme en V. L’érosion et la succession des périodes glacières ont fait le reste.

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Ohh y'a des clochards jusqu'ici!!!

Il nous fallait au moins ça pour retrouver un peu la forme, parce que le passage à Québec n'a pas été de tout repos :)...le Yellowstone et tout ses "petits" copains parcs nationaux ne vont pas se randonner tout seul, et on peut pas dire qu'on a pu s'habituer aux grosses chaleurs, ça va être dur, et sûrement valoir tous ces efforts. Au pire quoi?, on finira dans le ventre d'un grizzli! :)

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 18:51

La route continue et file vite, que ce soit sur le pouce, à pieds ou en KGB, petit clin d'oeil pour notre cher Nono! (comprenez Kitchen-Garden-Bedroom, le van).

N'allez pas croire que c'est de tout repos ce genre de vie, cela demande beaucoup d'organisation car le calendrier n'est pas extensible, de plan A (qui souvent tombe à l'eau très vite), de plan B et C (qui ne marchent souvent pas mieux) et beaucoup d'impro au cas où ça marche pas... Et parfois attendre toute une journée coincé dans notre maison mobile, parce qu'il pleut "des chats et des chiens" dehors (allez savoir pourquoi les anglais disent ça?) et que l'inondation est imminente, c'est pas la panacée. Mais pour obtenir ces purs moments de bonheur devant un coucher de soleil sur la mer, une vue imprenable depuis un sommet qu'on vient de gravir en suant toute l'eau de son corps, ou encore devant un homard tout frais qu'on savoure en s'en mettant partout ... il faut ce qu'il faut! Allez juste pour vous faire saliver...

 

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le repas 5 étoiles des voyageurs...
 
Au détour de nos pérégrinations, nous nous sommes retrouvés en Nouvelle-Ecosse, une des provinces de l'est du Canada, pour de magnifiques randonnées du parc National du Cape Breton. Ce parc est couvert en grande partie de foret boréale, ou taïga pour les camarades russes, mais on y trouve aussi une maison de retraite pour arbre, avec des feuillus de plus de 300 ans, les plus vieux du Québec car, dans les zones accessibles, tout a déjà été coupé une fois ou a brûlé, parc nationaux y compris. Ce parc est très vallonné, et on a pu tester les freins du van. Verdict, ça fume quand t'en abuse!

 

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De belles balades sur le front de mer, des tourbières en profusion, de quoi réviser nos connaissances acquises, et les fleurs qui commencent enfin à pointer leur nez...par ce qu'il faut bien le dire, tout en vert et brun, à un moment donné c'est un peu rébarbatif. Cela nous a quand même valu une belle rencontre avec une maman orignal et son petit, de tout près un soir au camping, et probablement les 2 même le lendemain sur la route. Le petit avait cette fois dû prendre Cyrielle pour sa mère car en nous voyant, il s'est mis à courir tout droit sur nous.

Comme la plupart du temps le bois sur la plage ne manque pas, alors on ne se prive pas de faire des feux, mais aussi de confectionner un Molkky, jeu de quille finlandais que certains connaissent déjà, et qui fera fureur au burning man (c'est fou ce qu'on peut faire avec 3x rien : un rien de bois, un rien de scie et un rien de sueur!)

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Ce petit tour nous en apprend aussi beaucoup sur un pan oublié de l'histoire coloniale française, et probablement encore mieux cachée dans les livres d'histoire anglaise : la région de l'Acadie et son peuple d'acadiens.
L'Acadie est un mot qui m'était familier, mais sans plus de vraie idée de ce que c'était. A part qu'une certaine Natasha Saint Pierre était Acadienne, j'avais pas retenu grand chose d'autre... (je sais j'ai pas les meilleures références parfois)

Allez un petit topo historique, je suis sûre que vous adorez!

Le peuple qui s'est appelé et s'appelle encore "Acadien", ce sont en gros des Français surtout originaire de l'ouest de la France et qui ont été les premiers colons à s'installer sur ce continent en 1603. Si d'autres colons, eux, préféraient les rives du fleuve Saint Laurent et commençaient à fonder Québec, les Acadiens ont peuplé la côte Est de l'Atlantique, entre ce qui est maintenant le Maine aux USA et le Nouveau-Brunswick au Canada. Les Acadiens pour résumer, c'est un peu les hippies de l'ancien temps, ils faisaient leurs petites affaires de leur côté et s'en foutaient pas mal que les Anglais et les Français se prennent la tête sur qui aura la plus grosse... part du territoire. Mais forcément, comme c'est bien connu que ça énerve tout le monde les gens trop chevelus,  les "méchants" Anglais sont venus gérer un peu toute cette joyeuse troupe de baba cool qui se la coulait douce. Ils avaient le choix entre prêter allégeance à la royauté anglaise et donc devenir soldat pour tuer leurs anciens frères français, ou bien se faire virer de chez eux. Les Acadiens ont refusé et se sont donc vus déportés loin de leurs terres en 1755. On appelle ça le grand dérangement, et en effet des 15 milles acadiens de l'époque, 10 à 12 milles vont être déportés, et on compte entre 7 à 9 milles morts... pas très glorieux tout ça. Depuis les Acadiens sont un peu partout et nulle part, certains sont repartis en France, d'autres ont été envoyé en Louisiane, certains se sont échappés et se sont réfugiés un peu partout sur le territoire québécois.

Mais leur culture et leur langue est restée, et du Nouveau-Brunswick à la Nouvelle-Ecosse, en Gaspésie et aux îles de la Madeleine,  les Acadiens font partie de l'histoire et ils en sont fiers.

 

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Ceci est une cage à homard aux couleurs de l'Acadie


Une bonne cession de randonnées plus tard, nous quittons le Cape Breton pour se diriger vers l'île du prince Edouard puis les îles de la Madeleine. La première île est reliée au continent par un pont de 13km au dessus du St Laurent. Nan nan c'est pas une faute de frappe, 13km c'est qu'une toute petite partie de sa largeur par endroit, car l'estuaire du St Laurent est le plus grand du monde.

 

L'île du prince Edouard est un charmant petit endroit remplis de petites maisons proprettes avec des pelouses bien tondues, des petits buissons de fleurs roses bien taillées et de jolis arbres bien droits... c'est le paradis des retraités anglais avec leur cottage et leur golf à moins de 500m de chez eux. Elle est aussi mondialement connu, surtout auprès du public féminin je pense, grâce aux livres de "Anne et la maison aux pignons verts" (pour ceux qui connaissent pas du tout, c'est un peu un genre de Tom Sawyer féminin mais en beaucoup plus sage). Du coup c'est encore un lieu de pèlerinage pour beaucoup de touristes en camping car tout équipé et à la chevelure bien grisonnante... Nous n'en avons pas vu beaucoup plus, car notre objectif principal c'était ça:

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Lost dans le golf du St Laurent

Les îles de la Madeleine, situées à 5h de ferry du prince Edouard, sont rattachées administrativement à la province de Québec. C'est un regroupement de 6 îles habitées et quelques unes autour non habitées. 5 des 6 sont francophones, mais même jusque la n'allait pas croire qu'un anglophone daignerai apprendre quelques mots de français, même s'ils sont que quelques familles coincés sur ce petit ilot depuis toujours...question : "une bière s'il vous plait" réponse : "do you speak english"...mwarf! Quoi qu'il en soit on y a passé une très belle semaine à la force des mollets. Un bon 150km et le tour des îles était joué, avec un gommage de la face en prime, grâce aux terribles bourrasques de vents qui font voler le sable fin horizontalement. Un conseil, garder toujours la bouche fermée!

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Le maillot jaune est pas au tour de France!!


Les îles de la madeleine sont en fait chacune une sorte de grosse colonne de sel, recouverte de sédiments, qui sous la pression du plancher océanique n'a pas eu d'autre choix que de se redresser. Le tout relié ensemble par des grandes dunes et lagunes qui font le bonheur d'une faune et flore atypique. Elles offrent de très beaux paysages et de superbes falaises, mais plus pour longtemps car l'érosion de son sol très friable fait reculer ses côtes de plus de 5m par an par endroit, ce qu'il fait que dans 5000 ans environ, les îles seront redevenues sable...En attendant une foule d'artisans et de gastronomes locaux font vivre son terroir, et on y retrouve le dernier fumoir à harengs encore en activité. Les 39 autres présents il y a un siècle on tous fermé faute à la sur-pêche et paf, en 70 plus de poissons dans la mer...

Pêcheurs de homards, fromager, éleveur de sanglier et kitesurfeurs se côtoient dans un décor rustique qui risque de changer avec l'afflux des touristes en mal de vent du large, même si l'activité économique en dépend depuis que la pêche ne fait plus recette. Ce n'est toute fois pas l'espace qui manque et les grandes plages de sable fin nous ont offert de bien bon spots de camping

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sur la plage ensoleillée, coquillages et crustacés...

Un grand merci au passage à Sylvie et Gérard pour nous avoir offert le gîte et le couvert, et à nos 4 amis cyclistes américains, spécialistes de la lacto fermentation des cornichons (tout un métier!), pour leur cocktail gin et miel ;)

De retour sur le continent le voyage continu direction la Gaspésie. Premier arrêt Percé et son rocher percé et l'île Bonaventure. C'est le rocher qu'on voit sur toutes les cartes postales et pourtant c'est bien l'île qui vaut le détour. Un petit bateau nous y emmène, au passage nous en fait faire le tour, le temps de revoir plusieurs petits rorquals, des phoques, des pingouins volants (et oui, pour la petite histoire encore, les pingouins ça vole, c'est les manchots qui ne volent pas), des oiseux en tout genre, dont et pas des moindres la plus grande colonie de fous de bassan d'Amérique du Nord. Environ 50000 des ces oiseaux d'1m80 d'envergures nichent sur ses falaises et ses pentes escarpées...mais la encore l'avenir n'est pas tout rose, la colonie décline depuis quelques  années après 30 ans d'expansion car il semble qu'ils aient du mal à s'alimenter. 3 facteurs à cela : trop de phoques qui mangent trop de poissons, trop de pêche, mais surtout de l'eau de surface trop chaude qui fait que le poisson reste au fond au frais et les oiseaux ne peuvent pas plonger jusque la...mais rien d'alarmant, la colonie est toujours bien installée sur l'énorme couche de guano qu'elle s'est forgée au fil des ans ;)

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si vous êtes un fou de bassan de - de 18ans, changez de page!

Une petite halte au Parc national de Forillon dans le brouillard, à la pointe nord de la Gasésie et point de départ d'un des chemins de randonné les plus longs Amérique du nord : la traversée des Appalaches et son petit 5500km de long...avis aux amateurs ;). C'est probablement la qu'on a atteint le top de la forme physique, car sans trop s'en rendre compte on y a torché 10km de rando et 50km de vélo avant midi le premier jour! Au regret, la visibilité quasi-nul nous a obligé d'y abréger notre séjour, bien que c'est une très belle place pour les fans de randos sportives, ses chemins sur les plus hauts monts du Québec dans le parc provincial de la Gaspésie (ne vous emballez pas, on parle ici de "collines" de 1300m tout au plus). Le route nous emmène le long des côtes, aux pieds d'énormes falaises qui feraient par endroit passer Etretat pour un rebord de trottoir (bon j'exagère un peu d'accord :). Le soleil ne tarde pas à nous retrouver pour une dernière étape au parc provincial du BIC. Rassurez vous, malgré le soleil il ne fait quand même pas chaud, et les canards Eiders (dont on utilise les plumes comme isolant) qui y nichent sont encore bien rembourrés. Au passage un documentaire a été tourné à leur sujet, si vous le croisez je vous le conseille : Au grès de la plume arctique.

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voila qui conclue ce nouvel épisode toujours à 200 à l'heure, le pays est si grand et le temps nous manque. Le 21 juin et la fête nationale du Québec approchant, on fil en profiter avec les copains du cru, et conclure avec eux cette grande page qui touche maintenant à sa fin. On vous embrasse tous et à très bientôt.






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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 03:54

 

 

Québec, c'est fini ! Mais l'aventure commence ! Première étape, totalement logique, le Massachusetts. Pour nous, faire 6h de plus de route pour voir un copain, et allonger un peu plus le chemin à parcourir, ça n'a jamais été un problème. Alors quand on a su que Justin, un américain rencontré l'été passé à Aspet pendant notre volontariat dans une ferme dans les Pyrénées, s'était installé au Massachusetts dans une ferme fromagère, on a voulu tenter l'impossible, passer la frontière des USA !!

Malgré toutes les histoires à faire peur qu'on nous a copieusement tartiné sur nos chers voisins Américains, on s'est présenté au poste de douane entre le Québec et le Vermont. S'attendant à devoir subir une fouille de quelques heures de notre van, de nos intentions, et peut être de nos fondements, on est tombé des nues de trouver un gentil douanier tout souriant, faisant des blagues et super coopératif. Il nous a fournit en 5 minutes notre jolie carte verte agrafée dans le passeport, après avoir quand même pris photo d'identité et empruntes de nos 10 doigts. Et même pas un coup d'oeil dans la fourgonnette ! Possible ? Ben oui, faut croire qu'on a vraiment des têtes de gentils, malgré la barbe de Mollah de Gaetan !


Après quelques jours à profiter des bienfaits de la vie à la ferme, des beaux espaces verts du N-E américain, et surtout un avis complètement révisé, très loin des stéréotypes classiques sur les américains, on repart vers notre patrie d'acceuil, avec un nouveau passager à bord, du Kombucha ! Pour situer un peu ce nom barbare, c'est une sorte de champignon qui transforme le thé sucré en une sorte de cidre, faiblement gazeux et acide, très rafraîchissant...pis comme elle est originaire de Chine et qu'elle a pas ses papiers, elle est un peu réfugié politique au Canada !

 

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  ohh la jolie maman Kombucha!

 

En chemin on profite quand même pour faire un petit arrêt à l'Acadia national park quasiment à la frontière, pour une bonne balade et une bonne petit ascension en tandem vers notre premier sommet haut-alpin  culminant à …........400m. Wahou !

 

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Même pas mal (enfin pour le plus grand de nous deux...)

 

Bon, on raccroche tout ca et on file direct vers le traversier qui nous emmènera à Terre Neuve. On parle quand même de 6h de traversée, du coup y mettre un véhicule c'est pas donné, sans parler qu'une fois sur « l'ile » qui fait 1/4 de fois la taille de la France, l'essence est encore plus cher que sur le continent...alors nous voilà parti pour 2 semaines sur le pouce (en stop pour la traduction). Enfin on a failli pas partir parce qu'on avait pas pensé au décalage horaire ! (et oui on a changé déjà une fois depuis Québec en perdant une heure, et là c'est encore une demi-heure en moins sur le cadran), mais à 5min près c'est passé.

Mission pour la traversée : trouver notre premier « lift » qui nous sortira du village portuaire d'arrivée, pour s'approcher de St John's, la grosse ville, carrément à l'autre bout, 900km plus loin. Coup de chance on rencontre Léo, routier, qui va directement à St Jonh's sans escale et dans la nuit. Le plan rêvé pour un auto stoppeur.

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Un peu de ménage dans la cabine et nous voilà parti. Bien sympa notre routier puisque comme en France, il n'a pas le droit de prendre des pousseux, mais on se rendra compte plus tard que ce n'était pas le seul routier à pas trop se soucier du règlement. Ex membre de la NAVY, spécialiste des explosifs et en gestion des gros pétoires de son bateau de guerre, il s'adonne maintenant à des activités plus pacifiques au volant de son gros « truck ». Ce voyage arrange bien tout le monde puisque deux paires de yeux supplémentaires ne sont pas de trop pour scruter les orignaux qui pullulent sur l'ile, et qui ont une fâcheuse tendance à se jeter sous les roues des automobilistes. La on parle pas de biche ni même de chevreuil, un orignal ca peut faire 3m au garrot et peser plus de 500 kg, c'est du lourd  et ca te ratatine même un camion ! On en a quand même vu 3 le temps de la route, et voici a quoi ressemble leur petit :)

 

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Petit deviendra grand!

 

10h en compagnie de notre nouvel ami nous permettent d'en apprendre beaucoup sur ce territoire riche en anecdotes. A peine les premiers 10ene de km consommés on apprend que l'autre ennemi des routiers, et de fait des campeurs, est le vent !, si puissant par endroit qu'il a déjà retourné 4 trains par le passé ! L'ile est une ancienne colonie anglaise qui a servie de base avancée pour les USA lors de la seconde guerre mondiale, elle n'a été rattaché au Canada qu'en 49, même si les premiers européens à y avoir mis le pied sont les Vikings du Groenland en l'an mil, 500 ans avant John Cabot, la star nationale ici. (Giovanni Caboto de son vrai nom, qui d'ailleur n'est pas anglais mais vénitien...l'histoire ne retiendra pas sa couleur de cheveux ;)).

Une fois arrivé, la belle petite ville de St John's s'offre à nous, et nous on s'offre un petit B&B pour fêter notre efficacité ! Sur la route on a croiser d'autres stoppeurs qui ont eu moins de chance que nous, dont 2 jeunes de Colombie Britannique dont on apprendra plus tard qu'ils ont passé 2j coincé dans une station service le pouce tuméfié !

A Terre Neuve on découvre vite que le brouillard fait parti du quotidien, jusqu'à plus de 250j par an par endroit, du coup le décor est souvent grisâtre (nous on se plaint pas on est passé à travers), alors les habitants sortent les pinceaux et toutes les maisons sont colorées.

 

 

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Pour la petite histoire c'est aussi d'ici qu'a été émis le premier message transatlantique par onde radio vers l'Europe... (importante référence pour les fans de « tout le monde veut prendre sa place »). Encore une petite info pour faire bien en société ? Et oui, le chien « Terre Neuve » vient bien d'ici, et le « Labrador » du Labrador qui est le territoire juste au dessus, et à eux deux ils forment une des 10  provinces du Canada.

Ici le temps semble s'écouler tranquillement, et souvent les icebergs suivent les cotes du nord jusqu'ici, mais on a pas eu la chance de pouvoir en apercevoir. Changement climatique oblige, ils descendent d'ailleurs de moins en moins souvent jusque dans le Sud, ils fondent de plus en plus vite.

On quitte alors ce petit coin confortable pour 2 jours de rando qui le seront beaucoup moins...magnifiques par contre, mais dodo dans une tourbière à l'humidité à 110% et un chemin jonché d'arbres couchés pas l'hiver ou les castors, ces 40km nous auront mis une bonne claque, mais les décors en valaient le détour...

 

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Complètement occis, on passe la deuxième nuit près d'un phare ou on s'installe près de Derreck avec qui on partagera le repas, et chez qui on finira le lendemain car très généreux il nous offrira une douche, lessive, l'apero et de bons burgers au barbecue !...

Les choses vont se succéder ainsi, de voiture en voiture, jusqu'au 2eme objectif : Terra Nova national park. On y a passé que 2 jours car le parc est assez petit, mais la saison touristique est pas encore commencée et les animaux sont encore proche des chemins, ce qui nous a permis de voir d'assez près un pygargue à tête blanche, le fameux « aigle » symbole des USA. Le parc tout pour nous, on fait un petit feu sur la plage, on regarde le soleil se coucher, et on s'adonne à nos révisions quotidiennes de ré-apprentissage de l'espagnol ! Et oui, causer toute la journée en anglais avec des gens à l'accent parfois surprenant c'est devenu trop routinier héhé ! On n'oublie pas non plus qu'il y a des ours bruns et noirs ici, et que même s'ils sont trouillards et pas bien futés pour la plupart, on accroche notre bouffe dans une taie d'oreiller en hauteur. Une habitude qu'il faudra garder tout du long.

 

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Puis comme de bon bohémiens on range encore un fois la tente, le paquetage sur le dos, et on rejoint la route où je pense on bat le record de vitesse de l'ile pour être pris en stop : 2eme camion qui passe, moins d'une minute d'attente ! Un bon gars du bayou nous fait monter et nous parle avec un accent indigeste sur fond de CD de musique country dont la même piste tournera en boucle sur bien des kilomètres... On se balade comme ca le long des côtes, on se fait offrir du crabe des neiges par ici, un café des petits gâteaux par la, une douche dans une auberge de jeunesse fermée, et on trouvera toujours de bons spots pour poser la tente, même jusqu'en plein centre-ville !

On s'approche ainsi du 3eme objectif, et pas des moindres : le Gros Morne national parc. Celui-la est un peu spécial, il fait partie je pense des plus belles choses à voir sur la coté est habitée du Canada.

Allez un tit bouillon de culture pour vous faire plaisir : on y découvre déjà tout un tas de végétaux typiques des zones de Toundra alpine et de forêt boréale, soit plusieurs mètres d'épaisseur de sphaignes qui forment les tourbières, des mousses et des lichens de partout, des épinettes blanches et des sapins baumiers parfois vieux de plus de 100 ans, mais pas plus haut qu'un mètre, tout rabougris à cause de la rudesse du climat et du sol peu nutritif. A tel point que certaines espèces de plantes carnivores s'y sentent pas mal, et pour cause, c'est pas les insectes qui manquent !!!

C'est aussi au haut lieu géologique, car c'est ici que les géologues soutenant la théorie de la tectonique des plaques ont pu prouver qu'elle était vraie. Les mouvements de ces plaques ont soulevé un ancien planché océanique à plus de 700m d'altitude, formant de hauts plateaux de roches qui devraient se trouver à plus au moins 12km de profondeur aujourd'hui, et les aires de glaciations successives y ont sculptées de superbes fjords donnant sur l'immensité de l'océan.

Tout ceci nous offre de superbes paysages, et la chance de voir quelques familles de Caribou...ça a du bon d'être en balade hors saison (ici la saison c'est juillet-aout that's it!), et d'être par endroit les premiers touristes de l'année:)

 

 

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Un dernière voiture s'arrête, nous ramasse pour la seule fois du voyage sous la pluie, et nous conduit vers le ferry et les retrouvailles avec la van...une belle épopée de 2000km en stop, des rencontres hautes en couleurs, des poids lourd faisant demi-tour pour notre « beau sourire », la mairesse du village qui nous embarque un soir, des acadiens n'ayant plus parlé français depuis 15 ans, et la tête pleine de souvenirs...

 

J'espère qu'on vous aura pas trop rempli la vôtre, mais qu'on vous donnera envie de venir visiter ce coin, car ça en vaut bien la peine! A plus tard sur la route, on vous embrasse!!

 

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 17:13

           Salut la compagnie, me revoilà assis au pupitre pour ajouter un nouveau chapitre à notre celebrissime blog, que vous suivez tous avec assiduité j'en suis sur, aussi impatient de lire toute nouvelle parution que de voir le dernier épisode de votre série préférée en full HD...ça fait un petit moment que je n'ai pas pris le temps d'écrire un petit peu, depuis l'article sur le carnaval de Québec, en février du coup...je ne me cacherai pas dernière un obscure emploi du temps surchargé par mes obligations professionnelles chez Sodexo, mais faut dire que la dose de loisirs qu'il fallait que je m'impose pour garder le moral ne me laissait pas beaucoup de temps de repos.

Sodexo parlons en, ne faites jamais ça, sauf si vous avez vraiment une bonne raison, type financer un gros road trip à travers l'Amérique du nord ;)...quelle galère, préparer de la bouffe de merde et bien grasse dès 8h le mat, avec des produits de merde,OGM pour certains, qui ont traversés la planète 3x avant d'arriver la, pour être servi à des étudiantes en économie pincées du cul...que c'est gratifiant de participer au rayonnement de la gastronomie française LOL. C'était pas la folle ambiance, même si ma petite mamie de collègue Monette (parce qu'ici c'est pas 60ans la retraite...) a tout fait pour me faire passer la pilule pas trop mal et je l'en remercie, parce qu'avec des gué-guerres de collègues en plus je ne serais probablement pas resté...

 

                                                         P1150665 - quelle classe

t'as la top classe pupuce avec ta dégaine d'ananas...

 

          Enfin je vais pas m'attarder trop sur ce sujet qui me file encore des coliques suraiguës rien que d'y penser. J'ai pas l'impression d'avoir tenu 5 mois, ce qui en soit est un record parce que je n'ai pas refait si longtemps dans une même boite depuis les Pissenlits, ni m'être sédentarisé si longtemps que depuis notre départ de Nancy...être capable de déplacer seulement son corps au travail peut souvent être salutaire! Bref tout ceci fut une bonne raison de plus de continuer à côtoyer nos connaissances québécoises du carnaval et à rencontrer d'autres gens pour prendre l'air (frèt).

Une des premières choses qui se soit passée une fois le départ de Cyrielle de Québec à été l'emménagement chez Benoit (Qc) et l'intégration dans sa joyeuse coloc avec Seb (Fr) et Arnaud (Be). Je suis arrivé chez eux avec le statut du 600 et énième caushsurfeur de passage par la en un peu plus de 3 ans, et me suis installé finalement dans la dernière chambre dispo, a 2 pas de l'ancienne auberge, c.a.d. toujours à 45min de bus du boulot, mais là c'était bien plus fun...

Arnaud grand amateur de pâtes et bière avec qui j'ai pas mis long à m'accorder sur le sujet ,et à visiter la vie nocturne de Québec. Seb le voyageur, amateur de vie saine et de défis sportifs avec qui il est agréable de refaire le monde autour d'un verre d'herbe de blé (oui oui des germes de blé passés à l'extracteur de jus! Se trouve aussi en siphonnant le rumen d'une vache en plein repas, mais très bon pour la santé malgré son goût très prononcé de jardin fraîchement tondu...) , et Benoît ingénieur agronome de formation, menuisier, cuisinier ou guide touristique à ses heures, qui garde toujours sous ces casquettes celle du pilier de la coloc et toujours de bon humeur...puis 2 australiens, 2 brésiliens, 1 coréen, d'autres sud africain, californien mais européens aussi sont passés animer encore un peu plus tout cela...que du bonheur! Décidément j'adore toujours autant la collocation, même si elle était quand même plus calme que celles qu'on a connu...inutile de le préciser :) mais tant mieux!

 

DSC08376 - Arnaud et Seb (tiramisu pour ses 28 ans)    P1160645

Arnaud, Seb, et un tiramisu au spéculos                                Benoît le chef cuisto, des homards en sacrifice, et moi même

 

      Tout ce petit groupe n'a pas hésité à me faire rencontrer leurs connaissances, et j'en ai fait de même avec les miennes, Do l'ami artiste sculptrice armée de son masque à souder, Todd l'ami artiste musicien et son fidèle banjo, Eric l'ami artiste serveur, grand manitou de la terrasse de la micro-brasserie La Barberie, et Yolaine artiste conteuse et écrivaine, qui m'a gentiment invité à utiliser mes aptitudes et à participer à un de ses projets des "Amis Imaginaires" : un conte pour les oreilles mais aussi pour la bouche. J'ai donc fait le serveur de tout pleins de mignardises et bouchées qui illustraient au fur et à mesure l'histoire du conte qui se déroulait, une super idée et deux super soirées...tant qu'on est dans les présentation, Mr "Todd à la basse" qui faisait l'accompagnement musical ce soir la fait parti de plusieurs groupe de musique, dont "La Pinte", irish song parfait pour la St Patrick, et ses bières vertes...beurk!

 

                                                                   DSC08372 - St Patrick Day

une pinte de peroquet? Non non un bière au jus de slip d'irlandais...

 

"Les Batinses", groupe qui tourne depuis longtemps au Québec et même bien plus loin, et je vous conseille un tour par soundcloud écouter le petit dernier "Magtogoek " que j'ai pu voir en concert. Vous trouverez que 4 titres, en attendant l'album qui j'espère va paraître bientôt, mais c'est une tuerie. Vivement recommandé à tous les fan de rock progressif et de musique "envoûtante"...          LIEN : https://soundcloud.com/magtogoek


           Très artistique la vie québécoise?, pas que...un peu militante aussi si on peut dire. J'ai pas mal participé aux activités des "Amis de la Terre", une association à vocation écologique que j'ai découvert en allant voir des petits docus à la bibliothèque de temps à autres. De fil en aiguille j'ai été assister une conférence sur la transition écologique dans leur locaux (LIEN : http://www.youtube.com/playlist?list=PLKSr9RLqE4_CSY0Ig5pxIQqSlK7yDXOVM), très très intéressante au passage, et paf me voila à animer leur stand un de ces week-end à l'univ pour parler de la "ceinture verte" autour de Québec, c'est dire l'accaparement des terrains agricoles par les promoteurs immobiliers et la finance qui trouve dans le sol un nouvel eldorado de l'investissement, à motiver les troupes à faire de l’occupation des terrains en friches, du jardinage communautaire, et permettre de faire se rencontrer les terres sans relève et la relève sans terre. Bref que les gens se sentent un peu impliqués par l'outil qui produit ce qu'ils ont dans leur assiette...sacré chantier. Cela dit ça s'est assez bien passé pour qu'on continue à "bosser" ensemble, et quelques temps après me voila de retour, cette fois à une sorte de mini salon de l'alimentation saine, a animer le stand "Vigilance OGM" avec les collègues de Greenpeace, sensibiliser les gens sur le sujet en général, la façon d'y voir clair dans ce merdier (et c'est pas peu dire parce qu'ici en Amerque du nord, on est à l'épicentre du problème) et se bouger pour s'opposer aux 2 dernières âneries du génie génétique : le saumon OGM et la luzerne OGM. Je ne m’étendrais pas sur le sujet, les gens interessés n'auront pas de mal à se renseigner d'eux même...bon on a pas fait que bosser quand même, on s'est aussi accordé une petite sortie à Montréal pour aller grossir les rangs de "La Marche pour la Terre", sorte de marche pacifique un peu four-tout tirant dans toutes les directions plus ou moins écolo mais bon esprit. Une bien belle journée :-)

 

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Avec les collègues de la ferme Cadet Roussell ca va chier!!!!

 

           Faut dire qu'entre les positions américains et les orientations prise par le gouvernement fédéral du Canada, ils ne manquent pas d'eau pour leur moulin...je vous rappelle au passage que le Canada est le seul pays à être revenu sur les accords de Kyoto (alors que les autres ne font que les ignorer...) les amis de la terre sont aussi présent en France, et faute de pouvoir continuer à soutenir les cousins québécois qui en auraient bien besoin, je reprendrais ça au pays....

Petit clin d’œil du destin, en arrivant au Québec j'ai acheté un très bon livre technique d'un maraîcher bio sur petite surface (pour ceux que ça intéresse : "Le jardinier maraîcher", de Jean Martin Fortier), et ma dernière participation fût le soir de sa conférence, où j'ai pu le rencontrer et échanger un peu autour d'un verre...

conclusion de l'affaire : encore plus motivé à démarrer le projet, et secouer la fourmilière!!!

 

           Hyper-actif le Gaetan à Québec me direz-vous?, non j'ai pas fait que bouger mon cul, j'ai aussi récolté les fruits du travail d'autres motivés, et en particulier l'Association des Mycologue du Québec chez qui j'ai été chercher une base de connaissance à coup de réunions bi-mensuelles, et l'assurance de continuer à m’intéresser à nos amis les champi-pi, sous une forme plus "académique". Je suis maintenant bien plus à l'aise pour reconnaître un "Psilocybe semilanceata" d'un " Panaeolus cyanescens", les autres amateurs mycologues, chamanes, ou les 2 se reconnaîtrons :-)...

 

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 petite collation forestière....

 

Au milieu de tout ça, encore quelques petites minutes libres subsistaient, juste assez pour accueillir Cyrielle les deux dernières semaines avant notre départ à la coloc, aménager le van pour en faire une roulotte agréable pour ces 3 prochains mois et dompter notre nouvel ami le tandem :)

 

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Pour assurer notre autorité sur lui et pour se dérider la rondelle, c'est pas peu dire, on est allé faire dès la première sortie un bon 70km, de quoi faire le tour de la plus grosse île du St Laurent au niveau de Québec, l’île d'Orléans. Toute mimi avec ses petits villages de pêcheurs, elle se transforme en une immense champ de fraisiers en été, et nous a bien fait mal avec ses petits faux-plats et ses bourrasques de vent. Heureusement, et comme un peu partout au Québec, une micro-brasserie était la pour nous sauver la vie proche de l'arrivée! Fier de cette première expérience réussie, on est allé avec toute la coloc et des potes s'attaquer au gros morceau, l'aller-retour à l’île aux grues, un bon 130km au total sur 2 jours, mais l'effort en valait la peine : une plage rien que pour nous face au couché de soleil, personne dans les parages...une fois le bivouac pausé et les bout de bois taillés, place au petit feu de camp, bière et saucisses grillées sous une belle nuit étoilée... le pied!

 

Pour moi le voyage recommence enfin...

 

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 18:24

Bon, on va un peu travailler sur ce blog, il a été trop longtemps mis en pause, pas parce qu'on a rien à dire, loin de là, surtout parce qu'on a pas réussi à trouver un peu de temps libre pour pouvoir s'amuser à raconter la suite de nos aventures ici.On va même vous la faire en deux parties. Allez voici la première!

 

Depuis fin mars tout s'est accéléré, un peu comme le reste de la vie ici. La lumière du jour a commencé à changer, le soleil devenait de plus en plus doux et chaud, les températures ont grimpés et on a surpris quelques plantes apparaître à travers la croûte de neige. C'est finalement quand on les entendus puis vu dans le ciel qu'on a tous eu comme un frisson de joie et le sentiment que l'attente était enfin finie. Les oies sauvages revenaient du Sud des USA, là où elles avaient passés l'hiver, annonçant que le printemps arrivait enfin.

 

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oh la belle blanche!

 

Bien sûr il y a eu encore quelques attaques de Monsieur hiver, qui ne semblait pas si pressé de céder sa place. Mais malgré quelques tempêtes de neiges tardives (20 cm en plein avril, c'est un peu déprimant), le blanc a disparu pour un joli vert qui fait plaisir à voir!

 

Que s'est-il passé pour nous depuis la dernière fois que j'ai tenté d'expliquer la fabrication du sirop d'érable? Je vais tenter de faire un résumé pas trop intense, mais de pas trop m'éterniser non plus.

 

J'ai donc fait le rat des champs en mars et avril pendant que Gaetan faisait son petit rat des villes, à gagner dûrement sa croûte, toujours chez les gros méchants pas beau de l'alimentation collective, THE enterprise "Sodexo".

 

Je me suis arrêtée tout d'abord à la Fromagerie du Ruban Bleu, à une demi-heure au Sud de Montréal pour trois semaines bien intenses. Entre la fabrication du fromage, la naissance des petits chevreaux (qui boivent aussi vite leur lait que Gaetan pourrait boire une bière s'il en avait pas vu depuis des mois, c'est pour vous dire!), et les extras pour le sirop d'érable, cela a été assez intense! Mais pleins de choses découvertes, encore plus de savoir-faire pour faire du bon fromage (car oui, vraiment, je défends les fromages québécois, ils sont très bons!)

 

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et un et deux et un et deux... trop meuuugnon!!

 

Coaché par Samuel le fromager (et belge), j'ai découvert les multiples fabrications de fromages, en frais ou en affinés, en pâtes molles à croûte fleuries ou en pâtes dures à croûtes lavées. Ici la technique des fromageries pour survivre et se faire un nom, c'est diversifier leurs produits et les appeler par des noms originaux (tuyaux de poele, charrue, baluchon,...), quitte à en faire trop, même beaucoup trop à mon avis. Faire une dizaine de fabrications de fromages différentes, je peux vous assurer que c'est assez intense dans une petite fromagerie...

 

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l'équipe franco-belge.. muy sexy en fromagers...

 

Au mois d'avril j'ai changé de ferme, décidant d'aller découvrir un peu plus le maraîchage et la biodynamie. J'étais toujours au Sud de Montréal mais dans un autre coin, plus sympathique et encore une fois extrèmement intense au niveau de mon apprentissage et du travail. Cette fois-ci j'étais à la ferme Cadet Roussel, existant depuis les années 70. C'est une ferme assez connue, ayant le label bio et biodynamique et qui a le mérite d'avoir été parmis les premières à s'être lancée dans le système des paniers de famille (ASC ici qui veut dire agriculture soutenue par la communauté, soit l'équivalent de nos AMAP en France,... ce qui veut dire? Association pour le maintien d'une agriculture paysanne. Si vous connaissez pas, renseignez-vous, c'est pas beaucoup plus cher qu'en supermarché et au moins vous savez d'où ça vient et ce que vous mangez!)

 

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mhhh des bons épinards tout frais...

 

Bon je me suis un peu retrouvée comme en France, normal puisque ce sont des Français qui sont les propriétaires de cette ferme. Les parents sont maintenant à la retraite (en Arriège), et c'est une de leur fille, Anne, qui a repris la ferme avec son compagnon, ainsi que deux autres personnes, en mode associés. Pour expliquer un peu quand même, parce que ça a le mérite d'être souligné, les terres appartiennent maintenant à une fiducie agricole, créée pour protéger et conserver ces terres en mode agriculture biologique. C'est tout un autre rapport à la propriété, et cette expérience de vie m'a profondément marqué.

Pour le coup, le maraîchage a été une réelle découverte. Travailler au chaud dans une serre, entourée par tout un tas de jolies petites pousses vertes, déraciner des petites plantes pour les repiquer dans des carrés de terreau qu'on utilisera plus tard pour planter dans les champs, c'est vraiment agréable, reposant et pour les gens sujets au stress y a rien de mieux pour se calmer les nerfs!

 

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c'est du roots qu'il nous faut...

 

Quand à la biodynamie, je ne sais pas si certains connaissent, j'avoue que c'est assez compliqué à expliquer en quelques mots. A savoir surtout que c'est une sorte de manière philosophique et anthropologique de voir l'agriculture (normal puisque le gars qui a inspiré la biodynamie s'appelle Rudolf Steiner et qu'il a crée le courant de pensée Anthroposophique... joli mot n'est-ce pas?). On travaille le sol suivant un calendrier de la lune et des constellations, on utilise le compostage pour faire les engrais naturels dont le sol a besoin, mais c'est surtout la question des préparats qui sont importantes dans la biodynamie. Ce sont différentes préparations qu'on utilise sur le sol ou dans le compost, un peu à la manière de l'homéopathie (c'ést-à-dire que les quantités sont énormément diluées dans de l'eau)

 

Bon je vais pas entrer dans les détails, c'est avant tout une manière plus traditionnel de travailler la terre et avec une volonté de la préserver et de faire attention à ce qu'on fait. C'est faire du bio mais avec un petit côté en plus. C'est sûr qu'il y a un peu des rites, des traditions, un folklore assez amusant (certains préparats se font dans une vessie de chevreuil ou dans une corne de vache...), ça semble pas vraiment scientifique, mais pour certaines choses, ça fonctionne à priori pas mal. Et surtout tous les gens que j'ai rencontré et qui gravitent autour de cette manière de penser sont vraiment des personnes extraordinaires, pleines de volonté, de joie de vivre, d'humour (car ils savent que le reste de la société les regarde un peu de travers), et très tolérants.

 

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une vache biodynamique... c'est une vache mais en mieux!

 

Voilà, je cherche pas du tout à convaincre, mais j'avoue que ça a le mérite d'être intéressant, alors pour les plus curieux d'entre vous, amusez vous à chercher sur le net plus d'infos!

 

Après tous ces petits tours en ferme, je suis rentrée à Québec, j'ai bossé un peu pour les gros pas beau (et oui Sodexo), histoire de... hein! quand même, faut travailler de temps en temps! et puis on a crissé notre camps comme on dit ici le 12 mai de Québec, pour notre gros road trip.

 

Allez je m'arrête là et passe le relais à Gaetan pour la suite... d'ici là portez vous bien, j'espère que le printemps est aussi beau par chez vous, que le vent vous apporte un été chaud et beau et des envies de jardinage!! (ben oui pourquoi pas!)

Mangez du Munster pour moi!!!!! bisous!!

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 19:11

Alors mes bon ptits gars, moé m'en va vous raconter l'histoire d' l'eau d'érable et des affaires d'acériculture (LA culture des érables).

 

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la cabane traditionnelle de Réjan, mon maître d'aprentissage en sirop d'érable

 

D'puis ben longtemps en Amérique, avant qu'nous autres colons on débarque icitt, les autochtones avaient ben vu que dl'érable, y coulait de l'eau de son écorce. La légende dit même qu'ce serait en voyant un écureuil mordre dans une branche et y boire dret dedans, qu'un Amérindien il aurait découvert le secret de l'arbre.

Quand j'dis érable, c'est pas tous les érables. Y en a trois sortes, mais celle qu'on a le plus dans c'te province, c'est l'érable à sucre. Et faut ben attendre que l'tronc de notre arbre soit à 8 pouces de diamètres (20cm). Là on peut y faire une entaille à chaque année,en f'sant ben attention de changer d'endroit les autres années et de laisser d'la place entre.

 

C'est pas a toute l'année qu'on peut faire du sirop, pan toute! C'est seulement pendant la période des sucr' comme on l'appelle icitt. Nos ancêtres y ont dû connaitre des années où ça coulait en sacrament! De nos jours, c'est pu aussi bon... l'an dernier, on a eu que deux semaines pour ramasser, on a pogné du 25 degrés mi-mars, du jamais vu de mémoire de québécois.Cette année, c'est pas si pire...

Et oui mon ptit gars, pour qu'ça coule, y faut pas qu'fasse ni trop chaud ni trop fret. Les jours où on est certain de pouvoir ramasser, c'est quand on a eu une bonne gelée la nuit (-3, -4 degrés), et qu'il fasse au-dessus de zéro en journée. Une bonne journée ensoleillée, ça envoye comme y faut. S'il continue de geler, l'eau va glacer dans l'tronc et coulera pas, et s'il fait ben trop chaud, l'eau monte dans l'arbre mais ne redescends plus, on va commencer à avoir d'la sève et le début du bourgeonnement. Si vous m'suivez toujours, l'eau c'est pas d'la sève, c'est deux choses ben ben différentes...

 

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de l'eau de pluie de l'au delà...

 

Bon mais après, ça coule, c'est bien, mais faut ramasser tout ça! De nos jours, les érablières, elles font 6000 à 7000 entailles (et oui on compte pas en arbres, vu qu'dès fois y a plusieurs entailles par arbres), c'est d'la grosse, grosse production. On récolte pu comme nos ancêtres à la main. Maintenant c'est des osties d'fils qui courrent partout d'arbres en arbres et qui amènent l'eau jusqu'à une grosse cabane où on fabrique le sirop (on appelle ça les tubulures).

 

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Course d'orientation dans les arbres, trouvez les sceaux!

 

Asteur on trouve encore des vrais cabanes à sucre, comme chez nous, à l'ancienne. Sur chaque arbre, on a installé des sceaux, et on y va avec des chaudières récupérer l'eau, d'arbres en arbres pour récupérer le précieux liquide.Les ramasseurs transvasent l'eau dans un gros récipient tiré dans l'ancien temps par le cheval, mais maintenant c'est le tracteur qui a pris sa place.Ca vous fait les bras, et à la fin d'la journée, on est ben maganés mais ça vaut sa peine. Et quand on a une bonne gang d'amis pour donner un coup de main, on est pas si mal.

 

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Le secret de fabrication, attendre...

 

On amène tout ça à la cabane, et là, place à la fabrication du sirop. Là là, faut être ben concentré, ça prend la journée à faire bouillir toute cette eau pour en faire du sirop. 40 litres pour en avoir rien qu'1. On évapore dans notr' grosse machine qu'on appelle l'évaporateur, qu'on fait chauffer au gaz ou au bois. Et ça va sentir bon le sucré à l'intérieur, on se croirait dans un sauna avec toute la boucane qu'ça fait. Plus on fait bouillir, plus ça s'évapore pour obtenir le sirop. Avec un thermomètre spécial, on attends d'être à la bonne température, soit à 7°F au dessus de la température de bouillement d'l'eau.

 

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opération de précision chronométrée, alimenter le feu(voyez ici un bel exemple de pur québecois dans sa chemise à carreau :)

 

Ca suit toujours là? Bon! Ben là, c'est tout bon, on a finit la journée à ramasser, à bouillir, on peut goûter enfin à notre bon sirop. Plus le sirop s'ra clair, plus il s'ra doux et inversement. Pour être sûr d'avoir du bon sirop, ça c'est question de savoir-faire, de la qualité de l'eau ramassée, de l'évaporation,...

 

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une technologie de pointe!

 

Après avec le sirop, on peut faire pleins de produits, de la tire d'érable qu'on étale encore chaud sur d'la neige et qu'on ramasse avec un bâton de bois (ça fait une très bonne sucette), du sucre et du beurre d'érable... mhh Ostie c'est écoeurant comme c'est bon! Tout ça, ça finit par être ben dispendieux quand on magazine, mais y pas un québécois qui a pas son sirop d'érable sur la table à offrir, ça non!

 

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Et celui-là vous le trouverez pas n'importe où!

 

Icitt au Québec on est 16000 producteurs de sirop, et on fait 75% de la production mondiale, avec à peu près une centaines de millions de livres de sirop (45millions de litres). Mais des vraies cabanes traditionnelles comme celle là, y en a quasi plus au pays. Mais y a encore des belles grosses cabanes à sucre qui font leur propre production et qui sont pas si pire à visiter et à s'y arrêter pour manger le plat traditionnel de cabane. C'est patate rotie, omelette à l'érable, oeufs pochées dans l'eau d'érable, fèves au lard à l'érable, saucisse, jambon, oreille de crisse (croustille de lard salé) bien arrosé de sirop d'érable, et en dessert crêpes au sirop...d'érable! tarte au sucre au sirop d'érable, puding chômeur au sirop d'érable, et tire d'érable sur neige... de quoi être rond comme une bine!

 

Voilà l'histoire mes chums, voilà pourquoi on capote ben raide sur notr' sirop, qu'est notr' fierté nationale.

Tu veux tu que j'te traduise des choses de notre parlure québécoise? envoye donc un commentaire et jt'expliquerais mieux certains mots si jamais.

 

Allez un ptit jeu! A votre avis qu'est ce que c'est que c'est donc?

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pour le premier qui aura la bonne réponse, il aura droit à du bon sirop d'érable envoyé par colis!!!

 

J'espère que cela vous aura autant passionnés que moi, merci encore à Réjan pour m'avoir fait découvrir cet univers fascinant. J'essaye de rapidement vous écrire mes aventures en fromageries car j'en suis déjà repartie... et oui le temps défile, j'ai retrouvé Gaetan à Québec pour quelques jours, et je repars à nouveau en avril en ferme pour un autre volontariat. Je ne sais plus m'arrêter!!

Allez bonne lecture en québécois, j'ai fais de mon mieux pour vous donner un apperçu de cette langue très imagée et très plaisante à entendre. Si si, je crois que je commence même un peu à prendre un accent....

Et Joyeuses Pâques!

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 20:16

Pleins de photos dans le dossier québec! l'article arrive bientôt c'est promis, avec un résumé de ce mois de février qui se sera passé vraiment vite, entre bénévolat au Carnaval, bénévolat pour l'auberge où l'on vit, activités culturelles et festives en ville et prépartifs pour le départ au 1er mars pour moi vers de nouvelles aventures... Pas facile de se trouver quelques minutes de répit.

 

Bon visionnage des photos, et promis l'article sera bientôt là pour vous expliquer un peu tout ça!

Portez vous bien et bonne fin d'hiver, le printemps va arriver pour les plus chanceux d'entre vous dans pas si longtemps!

 

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 22:19

Impossible de ne pas s'attarder sur un des plus grands évènement d'hiver au et à Québec... le CARNAVAL! On aime tellement cet évènement qui réchauffe un peu les coeurs (et le foie) des gens en plein milieu de l'hiver, que les québécois prennent 17 jours pour fêter comme il se doit et accueillir dans leur ville la grande star internationnale : "Bonhomme Carnaval".

 

P1150755 ahhh Bonhomme!

il est tout doux!! mais celui-là c'est pas le vrai, malheureusement...

 

Alors le Carnaval ici en quoi ça consiste? On le définit comme étant le plus gros carnaval "d'hiver" du monde (Oui parce que Rio ça compte pas, ils sont en été eux!). Durant ces deux semaines, la ville se met au service de Bonhomme, son éfigie est partout et on porte ses couleurs, c'est-à-dire une ceinture large rouge jaune et bleue (d'influence péruvienne à mon avis). Toute une place est entièrement consacré aux festivités, on monte le palais de Bonhomme (fait en glace), on crée tout un tas d'animations pour petits et grands, on a droit à pleins de défilés, de danses de majorettes et au doux bruit des vuvuzellas... et surtout on mange des trucs super gras et on boit de la bière super chère... Et ça termine avec un bon gros défilé dans les rues de la ville, où Bonhomme dit aurevoir à ses fervents admirateurs. Bon pas de quoi être dépaysé plus que cela, mais quand même!

 

 

On est tombés dedans aussi, en y participant à la manière qu'on préfère: le bénévolat! La hasard, la chance ou la destinée nous ont amené à rencontrer par le biais de notre amie de France, Claire, une amie à elle, Dominique. Elle s'occuppe notamment pendant le Carnaval de travailler à la section International de Sculpture sur Neige. Et nous avons sauté sur l'occasion pour proposer notre aide. Pendant 10 jours, deux volets de sculptures vont se succéder. D'abord des équipes de Québec et du Canada vont devoir pendant un week-end sortir d'un cube de neige (rendu à moitié glace par le temps très changeant et capricieux de cet hiver), une création originale sorti de leur imaginaire. Des prix sont décernés pour le volet de Québec et le volet Canada.

 

P1150728 Sculpture volet Québec Laurentides

le gagnant du volet québec (équipe de la région des Laurentides)

 

 

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et les gagnants du volet canadien (équipe de la province frot lointaine du Yukon)

Puis vont leur succéder sur des blocs encore plus énormes les équipes internationales. Des 14 prévues, seulement 10 ont pu concourrir, avec l'annulation à la dernière minute pour problèmes de papiers à la frontière, du Gabon... ( on a pas trop eu la version officielle, mais je serais prête à parier que les douaniers ne savaient même pas où ce pays se trouvait...)

 

P1150761 les blocs de neige, avant!

les blocs, au lever du jour... impressionnant non? partant pour venir sculpter l'année prochaine?

 

C'est Le Mexique, le République Tchèque, l'Argentine, la Belgique, la France, les Etats-Unis, le Canada, le Québec, l'Algérie et le Maroc qui ont chacun représenté leur pays et présenté leur oeuvre. Sculpter c'est une chose, mais en extérieur, par -15 de moyenne, avec le vent, la neige, le bruit de la musique autour, les courbatures et la fatigue, c'est pas la franche rigolade. Alors je peux vous dire qu'on a découvert tout ça avec beaucoup de respect et d'admiration pour ces gens qui sont là plus pour la gloire que pour la fortune.

 

 

 

 

 

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la sculpture de la France qui a raflé quelques prix (et ouais, jolie prouesse technique, quand on pense que c'était un cube avant...)

 

P1150872 Volet international, Belgique

Et les deuxième grand gagnant du volet international, l'équipe belge!

 

Notre rôle principal consistait donc à s'occuper de la roulotte où bénévoles et sculpteurs pouvaient se reposer quelques minutes, se réchauffer et se restaurer un peu. En gros fallait s'assurer d'avoir du bon café frais et de l'eau chaude en quantité pour tout le monde. Pas trop compliqué comme vous imaginez, mais notre efficacité a encore fait des ravages, et on a récolté une pluie de compliments, et des pressions énormes pour qu'on reste ici et qu'on revienne

l'année prochaine. Soudoyés à coup de restaurants gratuits, de sirop d'érables et de bières offertes, on a resisté tant bien que mal à ces tentatives de corruptions sur nos personnes, et c'est pas encore pour cette fois qu'ils nous auront, nos chers cousins québécois! héhé

 

P1150835 une bonne tite bière en compagnie de Michel

Avec Michel, un des membres du comité d'organisation (non c'est pas lui bonhomme!)

 

En tout cas, en plus d'avoir eu un diplôme mention excellente de bénévoles, on aura pu rencontrer tout un tas de personnalités diverses et internationales, partager des bouts de vie et d'expériences avec des gens qui resterons dans nos souvenirs de ce voyage. Et encore merci à eux de nous avoir si bien accueillis et permis de découvrir le Carnaval autrement.

 

Voilà, je suis encore engluée dans l'hiver et la paresse m'a fait un peu perdre l'envie d'écrire dans le blog, je suis désolée... En tout cas depuis Carnaval, on s'est reposés, on a profité de la ville, des concerts, des soirées à déguster de bonnes bières brassées ici (j'ai dis dégusté!! oui oui!!). Je me suis improvisée volontaire à l'auberge où on est pour faire le ménage et autres corvées, telle la bonne "putz frau" que je suis, ce qui nous a permis de baisser le prix de notre chambre.

Mais l'aventure québécoise prends fin, retour aux sources pour moi dans une fromagerie chèvrerie dans le sud de Montréal. Gaetan change de place aussi, et donc vous l'aurez compris, pleins de nouvelles têtes et de nouvelles aventures commencent dès demain. D'ici là qu'on vous raconte, je vous souhaite pleins de bonnes choses, bon début de printemps et oubliez pas de donnez des news dès que vous avez envie, on adore vous lire!!! gros bisous

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 22:24

2013, on y est! Les deux pieds dedans, nous sommes à nouveau en état de continuer ce blog!

Janvier ne sera pas le mois le plus excitant de ce voyage. L'installation en ville, le froid, la neige, l'attente d'un changement de situation, les recherches de jobs qui stagnent, et la vie citadine... pas de quoi vous faire baver devant vos écrans, juste une petite vie tranquille, un peu trop tranquille dirons-nous de deux ptits français qui se réinstallent en ville.

Mais tout de même, on va pas en rester là, et c'est toujours l'occasion de vous raconter nos avancées, car il y en a eu quelques unes.

Déjà je vais vous présenter la demeurre dans laquelle on a élu domicile depuis le 15 janvier et pour le quasi reste de notre temps ici:

 

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le luxe? non non!!

 

L'année n'a pas commencé de manière fameuse pour moi. Une bonne petite grippe m'a clouée au lit le 31 décembre, m'empêchant d'aller festoyer avec Gaetan chez des amis de Marie-Pierre qui nous avaient gentiment invités à leur Party de Nouvel-An. Gaetan a donc représenté la famille tout seul!

Encore une fois, on peut dire que l'accueil des Québécois est vraiment chaleureux et très sympathique, mais prenez note que quand on est invité, il faut ramener une bonne bouteille, sinon, on passe un peu pour des gens "cheap" (comprenez radins, ou bas de gamme) quand on réduit le budget avec une bouteille de rhum en plastique (quelle idée aussi de faire des bouteilles en plastiques!). Et oui c'est très fort dans leur culture, c'est pour cela que le pourboire est tellement une institution ici, et qu'on laisse toujours aux serveurs ou autres personnels du service un petit quelquechose, parce que sinon C'est Cheap!

 

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attention voilà un cheap....


Mais ces derniers temps, il a fallu un peu resserrer le budget, et donc faire régime sec sur la bière et les sorties, car la vie ici est relativement chère, même la nourriture de très bas de gamme ( qui s'appelle NO NAME ça donne envie je vous le dit!). Bien sûr ici le minima salarial pour un plein temps n'est pas le même qu'en France, ça tourne environ à 1600$ par mois, payé à toutes les deux semaines et pas au mois.

Mais pour les gagner c'est pas la même affaire.

Début décembre, j'avais eu une proposition plutôt intéressante pour travailler dans une épicerie fine, en tant que vendeuse de fromages... un job de rêve, héhé!! Il m'avait été si sincèrement promis, qu'en bonne poire, j'ai crû que ce serait enfin facile d'obtenir un emploi sans galérer... mais pas si simple dans la jungle urbaine!  finallement, il n'y avait plus assez de boulot, donc plus besoin de bibi! Je vendrais donc pas de fromage pour cette fois! Bon pas si grave, et j'aurais appris que décidément, quand c'est un Français qui recrute, faut toujours se méfier!!! (mauvaise langue oui je sais!)

Pour Gaetan, cela n'a pas été bien plus brillant. Enfin si, il a trouvé tout de suite un boulot en restauration dans le plus ancien établissement gastronomique de Québec, comme futur chef de rang... le seul hic, rester à l'année! Et oui ici trouver un emploi c'est relativement facile, ils ne vous connaissent pas, vous ont à peine parlé et hop ils vous embauchent, mais ils ne connaissent que les CDI ici. Le rêve pour plus d'une personne j'imagine, mais pas pour nous. Trouver un emploi à court terme s'est avéré mission quasi-impossible.

 

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Mais on va pas s'en faire pour autant, voyons!

 

Les premiers jours se sont donc passés dans une sorte de bulle, où notre plaisir fut de pouvoir contacter la famille et les copaings sur skype, un bon moyen de pouvoir s'entendre et se parler à des milliers de km d'ici, alors avis à ceux qui ont pas encore leur compte skype, mettez-y vous!!

C'était aussi l'occasion de se ballader un peu dans Québec ville et découvrir quelques plaisirs de l'hiver ici. Car les gens ici ont développé tout un tas d'activités liés à la neige et au froid, plutôt que de s'enfermer chez eux et attendre que ça fonde. On  croise un peu partout des patinoires à ciel ouvert, complètement gratuites, il suffit d'amener ses patins et de se lancer sur la glace. C'est l'occasion de voir des petits matchs de hockeys et de papotter avec le voisinage. Tous les parcs de la ville se sont métamorphosés aussi en parcours pour raquettes et ski de fond, du coup c'est tout à fait normal de croiser sur le trottoir des gens en train de transporter leur ski sur l'épaule en pleine ville (ce serait pratique de faire ça à Paris aux heures de pointe non? après le vélib, le skilib').Quand aux sensations un peu plus extrèmes, pas de soucis, il suffit d'attendre quelques jours à -20°C, et vous pouvez venir grimper la superbe chute de Montmorency, la plus haute de Québec, qui pour l'occasion s'est transformée en joli glaçon géant.

 

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Et oui Jean-Claude Duss a pris sa retraite à Québec

 

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Ca semble vachement facile de loin!

 

Et si la ville semble un peu endormie en cette période (Québec est considéré comme une ville de fonctionnaires, donc pas tres dynamique), en cherchant bien, il y a pas mal d'activités proposées, en attendant les beaux jours et l'afflux touristique. Ce qui nous a permis de devenir des spectateurs réguliers de match d'improvisation théâtrale. Pour votre culture générale, c'est au Québec, en 1977 qu'a été crée cette forme de théâtre un peu particulière. Cela se déroule à la manière d'un match sportif où deux équipes s'affrontent à coup d'improvisation de quelques minutes sur des thèmes annoncés en début de partie. Le public vote et une équipe est déclarée vainqueur à la fin. On a entendu dire que la tradition voulait que le public pouvait jeter des pantoufles sur scène quand il n'aime pas, mais on a pas eu encore la chance de voir ça.

 

Mais bon allez pas croire que c'est les vacances! enfin pas pour un de nous deux en tout cas.... Et oui Gaetan le brave a couragement accepté d'aller au front travailler pour la grosse industrie Sodexho, une fois de plus... Ne trouvant plus d'opportunités pour la restauration, et les jours défilant, il a accepté de retravailler à l'université de Laval, mais cette fois-ci dans un autre poste... l'homme-poutine! Revêtant, le beau t-shrit bleu au logo de l'entreprise et se couvrant d'un très seyant filet à cheveux, le voilà parti pour quelques temps à servir des frites, des clubs sandwichs, du bacon grillé et de la poutine aux petits étudiants affamés de la section ressources humaines, droit et psychologie. Bon le petit bonus, c'est qu'il a comme collègue une charmante petite dame, responsable syndicale des salariés, au moins il aura quequ'un avec qui échanger sur la lutte ouvriere...et que 80% des étudiants sont des étudiantes ;-)

Quand a moi, j'ai décidé d'accepter un stage en fromagerie pour le mois de mars, au sud de Montréal. Une bonne opportunité pour moi, cet endroit la m'a ete recommandée par une amie de France (et oui Florine, si tu lis ces lignes, c'est grâce a ton contact que je vais partir chez ­"Ruban bleu"). Par contre vous vous doutez bien que s'il était déja compliqué de trouver un job jusque avril, maintenant c'est completement impossible. Alors. en attendant, je me suis motivée a utiliser tout ce temps disponible pour une chose tres tres tres importante!!! La natation! Je pense que savez quasiment tous que je sais aussi bien nager qu'un caillou, il était temps de faire quelquechose. Je suis pas encore capable de traverser L'Atlantique a la nage, mais j'ai quand meme réussi a avancer dans l'eau, toute seule sans bouee ni planche! un petit pas pour l'humanité, un grand plouf pour Cyrielle.

 

Quand à la question que vous devez sûrement vous poser, comment faire pour survivre à une température pareil? Car ces derniers jours on a subit une grosse vague de froid, la plus importante depuis une dixaine d'années à peu près dans le pays, avec 5 jours consécutifs où les températures maximales frôlaient le -25°C, et où on a pu ressentir dans la nuit jusqu'à -40°C. En fait c'est faisable, on arrive quand même à sortir et à vivre. Bien sûr c'est pas supportable de se faire un petit jogging le matin ou de vouloir traîner dans les rues pour faire du shopping plus de 5 minutes! Mais en se couvrant bien (c'est-à-dire tout faire pour ressembler à bonhomme Michelin!) on peut arriver à prendre un bus et se dépêcher de se rendre là où on veut aller. Faut juste pas faire attention aux poils de nez qui frisent, à la perte de sensation au niveau des mains et des pieds, ne pas trop souffler dans son écharpe, histoire qu'elle ressemble pas à un blog de glace en trentes secondes, et pas trop cligner des yeux sinon les cils risquent de coller entre eux et de former des stalactites... ah et j'oubliais aussi cette merveilleuse sensation d'avoir mangé une glace trop froide et que ça donne mal à la tête, vous voyez? sauf que là ça dure...

 

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mais non, j'vous assure on sourit là!

 

Voilà en gros pour Janvier... Février s'annonce plus prometteur avec le Carnaval d'Hiver dans la ville, le plus gros Carnaval d'hiver du monde à ce qu'il paraît (à vérifier, mais ça fait toujours plaisir à un pays de dire qu'ils ont le plus gros ou le plus grand truc au monde, alors on va pas contrarier nos cousins québécois). On y sera bénévole d'ailleurs pour aider au festival international de sculpture sur neige... à suivre donc.

Et puis vous allez pouvoir bientôt découvrir des nouveaux personnage qui vont faire partie de la suite de notre voyage, voici en exclusivité une photo de l'un d'entre eux!

 

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Voici notre nouvelle super amie "la grosse bleue" ainsi nommée par les anciens propriétaires... on cherche encore un nouveau prénom, toute suggestion est la bienvenue!!

 

J'espère que votre début d'année a bien démarré, faites des bonhommes de neige, allez au ski et profitez, l'hiver est bientôt fini, chanceux!!!

A bientôt! promis pour février j'écrirais plus souvent!

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